L'Association de défense des droits des entrepreneurs a organisé, jeudi dernier, en collaboration avec la Confédération algérienne du patronat, une rencontre régionale au niveau de son siège. Cette rencontre à laquelle ont été conviés les opérateurs privés de la région de l'Ouarsenis, quelques représentants locaux ainsi que la presse locale, a drainé une grande foule. Elle a été une occasion pour ces opérateurs privés, notamment les entrepreneurs, de réagir contre ce qu'ils ont qualifié de campagne de marginalisation et d'exclusion par l'administration contre leurs corporation professionnelles légales, actives et avant tout l'associé socio-économique, dynamisme de tout développement local. En effet, ce climat règne depuis l'ère de l'ex-wali, qui a oeuvré à creuser l'écart entre cette tranche névralgique de la société et l'administration en la boycottant, ce qui les a poussés à dénoncer les manigances, les magouilles et le climat pourri qui ont paupérisé la région malgré le budget colossal, avoisinant les 5000 milliards alloués par l'Etat pour venir à la rescousse de cette région. leurs dénonciations n'étaient pas vaines, car même les hautes autorités ont constaté ce dysfonctionnement, ce qui a été à l'origine de la fin de fonction de l'ex-chef de l'exécutif, l'ex-SG de wilaya et le chef de daïra de Tissemsilt. Selon les présents, le DUC n'a trouvé d'autre astuce pour éliminer la majorité des entreprises locales que d'exiger la catégorie II et plus pour la réalisation de simples travaux de pose de bordures et de carrelage. Une exigence aberrante, le moins qu'on puisse dire puisqu'une entreprise de catégorie I peut les réaliser, sachant qu'on lui a confié, dans le passé, des travaux plus difficiles que la pose de carrelage et de bordures, d'autant plus que les commissions de qualification et de classification n'ont siégé que rarement durant la période de l'ex-wali qui avait accaparé ce dossier. Donc, très peu d'entreprises locales ont des catégories supérieures. Compte tenu du chômage qui paralyse 60% de la population active, ce responsable aurait donc dû répartir le projet de deux milliards, octroyé à une seule entreprise, entre plusieurs entreprises pour au moins être équitables et gagner du temps. Le DUC, malheureusement, n'est pas le seul à avoir cette attitude, l'on se plaint aussi des services techniques de l'Opgi, malgré l'effort consenti par son DG ainsi que du Dlep, premier responsable de la dégradation du tissu urbain, alors qu'il est censé contrôler la qualité, le coût et les délais de réalisation. Mais rien de cela sur le terrain. Une quarantaine d'établissements scolaires, construits récemment, sont actuellement détériorés. Le nouveau lycée de Theniet El Had en est le meilleur exemple. En effet, l'on annonçait sans rougir et même au président de la République que l'on a pu construire trois lycées au prix d'un. Les délais ne sont pas du tout respectés. Le projet du lycée technique, route de Hamadia, malgré les 19 entreprises sur site, devait être réalisé en huit mois à partir de juillet 2003 et jusqu'à maintenant, la touche d'achèvement n'est pas encore portée. Ainsi, le Dlep continue à faire la pluie et le beau temps et à octroyer de gré à gré les projets à certains bureaux d'études, comme celui qui s'occupe du lycée technique. En marge de cette rencontre, le représentant du patronat a confirmé toutes ces anomalies et considère ces dépassements comme étant la conséquence de la marginalisation et de l'exclusion des représentants des opérateurs locaux. Et il s'est dit optimiste quant à l'avenir de la région, surtout après la réélection du président Abdelaziz Bouteflika et l'arrivée du nouveau wali qui n'a pas réagi jusqu'à présent au rapport alarmant sur la situation du secteur privé déposé au niveau de son administration.