Le Sénat américain a voté mardi soir une proposition de loi permettant aux familles des victimes des attentats terroristes du 11 septembre de poursuivre en justice l'Arabie saoudite, en défiant la Maison-Blanche qui s'est opposée à ce processus législatif. La chambre haute du parlement américain a approuvé mardi la loi malgré la menace du veto brandie par la Maison Blanche qui l'a rejeté par crainte des conséquences dramatiques sur les Etats-Unis et les citoyens américains vivant à l'étranger. La loi soutenue par deux sénateurs, John Cornyn, un élu républicain du Texas, et Chuck Schumer, élu démocrate de l'Etat de New York, a déclenché l'ire de l'Arabie saoudite qui se voyait implicitement visée. L'accusation rejetée par Riyadh a enclenché un débat aux Etats-Unis sur la nécessité de déclasser le rapport de la commission d'enquête américaine sur les attentats du 11 septembre. La réaction de l'Arabie saoudite ne s'est pas fait attendre. En mars dernier elle a menacé de vendre quelque 750 milliards de dollars en bons du Trésor américain si le Congrès américain venait à adopter cette loi qui va permettre aux familles des victimes de poursuivre en justice les Etats étrangers en cas d'attaques terroristes sur le sol américain. La législation américaine en vigueur donne une immunité juridique aux Etats étrangers à l'intérieur du système judiciaire américain. En parallèle, le président Obama a affirmé en avril dernier qu'il allait opposer son veto à une législation qui menace les intérêts américains et risque de distendre les liens avec l'Arabie saoudite. «Il est difficile d'imaginer un scénario dans lequel le président adopterait le projet de loi tel qu'il est actuellement présenté», a déclaré Josh Earnest, porte-parole de la Maison-Blanche, cité par le quotidien américain The Hill. «Un pays avec une grande économie moderne comme l'Arabie saoudite ne profiterait pas d'un marché financier mondial déstabilisé, pas plus que les Etats-Unis», a-t-il dit.