Un salon devenu traditionnel Ils étaient des milliers à venir interroger les exposants qui s'appliquaient avec plaisir à expliquer avec méthodologie d'ailleurs, leurs métiers. La 8ème édition du Salon national de l'artisanat s'est achevée avant-hier avec la présence des responsables locaux du secteur et de la wilaya qui ont insisté sur le rôle prépondérant de ce genre d'activité dans la perspective d'offrir aux artisans des occasions pour promouvoir et vendre leurs produits. Lors de la cérémonie de clôture, le responsable du secteur a mis en exergue les efforts consentis par les pouvoirs publics ainsi que les professionnels des métiers de l'artisanat. De son côté, le président de l'Assemblée populaire de la wilaya, organisatrice de la manifestation, a tenu à mentionner la réussite de cette édition. En effet, la cérémonie de clôture qui s'est déroulée au niveau de l'hémicycle Rabah-Aïssat de l'APW a connu une journée festive avec la présence des artisans venus de plusieurs communes de la wilaya de Tizi Ouzou ainsi que les hôtes des 32 wilayas. En fait, les quatre jours qu'a duré la manifestation ont effectivement été une grande réussite. La convivialité qui a marqué les stands était exceptionnelle. Une véritable communion est spontanément née entre les artisans et les visiteurs. Très curieux, ils étaient des milliers à venir interroger les exposants qui s'appliquaient avec plaisir à expliquer avec méthodologie d'ailleurs leurs métiers. Le public était heureux de découvrir les métiers qui ont fait fonctionner la vie à travers les siècles passés. Ils étaient également heureux de découvrir l'artisanat des autres régions d'Algérie. Une richesse aux couleurs multiples. Toutefois, cette réussite de la manifestation ne pouvait faire oublier un point noir qui a toujours marqué et marque encore les Salons de l'artisanat, à savoir le manque de vente. Les artisans interrogés tenaient tous à assurer du bon déroulement de cette édition ainsi que sa réussite à faire connaître les produits aux visiteurs, mais n'omettaient pas de mentionner les ventes presque insignifiantes. C'est donc la raison pour laquelle, l'avis de spécialistes dans le domaine de l'organisation des manifestations s'est imposé. D'ailleurs, de jeunes gérants d'agences de communication et d'évènemeentiel étaient nombreux à travers les stands. «Il faut bien, un jour, que les responsables de la wilaya, se décident à nous laisser organiser ces manifestations. Les assemblées et les directions ont d'autres rôles à jouer pour développer l'artisanat. L'organisation des foires et salons, c'est notre rôle. Il faut un jour laisser les professionnels faire ce travail. C'est meilleur pour les artisans d'ailleurs» affirmait un jeune gérant d'une boîte de pub. Un autre étudiant en marketing le rejoint par plusieurs propositions allant dans le sens de laisser les professionnels de l'événementiel faire ce travail. «De quoi vivront les boîtes si on ne leur offre pas ce travail? s'interroge-t-il avant de poursuivre pour remettre carrément en cause ce mode de gestion du secteur. «A mon avis, il faut un travail en amont et en aval pour développer l'artisanat. En amont, il faut travailler un peu la psychologie des populations et en aval mettre le secteur entre les mains des professionnels qui interviendront à plusieurs niveau», poursuit-il. Jugé comme point de vue un peu théorique par un groupe de jeunes artisans qui assistaient à notre discussion, nous avons demandé plus de précisions. «Je pense qu'il faut changer un peu les mentalités pour avancer. Les populations comme les responsables doivent comprendre enfin qu'organiser une fête d'une région dans une autre n'est pas une atteinte à son authenticité. La fête du bijou d'Ath Yenni ou la fête de la poterie de Maâtkas ne doivent pas automatiquement se tenir à Ath Yenni et à Maâtkas. Leur tenue par exemple à Tigzirt ou à Azeffoun lors de la saison estivale est une aubaine pour les artisans qui auront là des millions d'estivants qui pourraient s'avérer des acheteurs potentiels. C'est également une chance supplémentaire de faire connaître le produit et la région», précise Samir, étudiant en marketing. En aval, ce serait alors un travail qui sera effectué sur l'organisation elle-même laquelle devrait faire intervenir plusieurs acteurs. La délocalisation de ces fêtes est également une opportunité de travail pour les agences de voyages qui pourraient organiser des voyages touristiques vers les villages comme Ath Yenni et Maâtkas. Faire connaître le produit et le vendre dans un lieu plus exposé aux acheteurs potentiels peut participer à faire connaître les villages aux touristes et créer des postes de travail au niveau de ces derniers.