La colline d'Ath Yenni renouera avec le rendez-vous annuel, la célèbre Fête du bijou, dès jeudi prochain. «Le coup d'envoi de la 11e édition de la Fête du bijou d'Ath Yenni (35 km au sud-est de Tizi Ouzou) sera donné jeudi prochain», a indiqué, hier, Mokrane Aouiche, chargé de communication du comité communal des fêtes d'Ath Yenni, organisateur de cet événement. Une nouvelle édition, où pas moins de 87 artisans exposeront durant une semaine, placée sous le signe «Honneur à l'artisan bijoutier», a souligné M. Aouiche. La Fête du bijou, qui est devenue au fil des ans un événement culturel d'envergure nationale, sera cette année rehaussée par le lancement du concours du «meilleur bijou d'Ath Yenni». Trois artisans dont le produit «s'inscrit le plus dans le respect de la tradition en matière de processus de fabrication et de matériaux utilisés, sachant que le bijou d'Ath Yenni est à base d'argent, serti de corail naturel et d'émaux» seront sélectionnés et récompensés par des prix afin de les encourager à continuer à perpétuer ce métier ancestral, a-t-on indiqué. Cette manifestation culturelle, qui redonne à la «colline oubliée» un cachet particulier, verra également la tenue d'une série de conférences et de débats. Le premier jour des débats sera consacré à l'histoire de l'artisanat du bijou dans la région d'Ath Yenni. «Des bijoutiers et des historiens vont tenter de retracer l'histoire du bijou d'Ath Yenni et d'expliquer comment ce savoir-faire est arrivé dans cette région pour être préservé depuis plus d'un siècle», a précisé le chargé la communication. Comme de tradition, l'édition de cette année se distingue par la participation d'artisans venus d'autres régions du pays. Un stand sera dédié aux exposants du Hoggar, du M'zab, de Jijel. Ainsi, durant une semaine, la colline chère à Mouloud Mammeri, sur laquelle veillent les monts de Djurdjura, vibrera au rythme de l'imaginaire et de l'imagination de ses artisans bijoutiers, portés par toute une population impliquée dans la réussite d'une fête joyeuse, aussi belle que ses bijoux. Cependant, il faut rappeler que souvent, les artisans d'Ath Yenni, qui perpétuent une tradition ancestrale, déplorent l'absence de l'aide des pouvoirs publics et le manque de mesures facilitatrices pour faire vivre ce patrimoine culturel et historique d'une valeur inestimable. Menacés de disparition, les artisans résistent tant bien que mal, dans la difficulté, pour sauvegarder une colline créatrice à travers une fête gardée comme un bijou de famille.