En attendant la réunion de l'Opep qui doit se tenir le 2 juin prochain, les cours de l'or noir s'apprêtaient à franchir, hier, la barre symbolique des 50 dollars. Le baril attendait ce petit coup de pouce supplémentaire, que devaient lui donner les réserves américaines que l'on annonçait à la baisse, pour se propulser au-dessus des 50 dollars. Pour le moment il augmente la cadence. Les prix du pétrole ont fini par atteindre leur plus haut niveau en 2016. A ce rythme-là les prévisions de Noureddine Legheliel, notre analyste national (analyste boursier auprès de la banque suédoise Carnegie), qui a pronostiqué un baril à 70 dollars avant la fin de l'année ont de fortes chances de se réaliser (lire L'Expression du 18/05/2016). Quelles sont les causes de cette irrésistible marche en avant? «Le mouvement de hausse des prix du pétrole a été causé par une forte chute de 5 millions de barils (des stocks américains de brut), bien au-dessus des attentes, selon les estimations de l'API publiées mardi après la clôture des échanges», expliquait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. Vers 11h30, heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 49,20 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 59 cents par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance gagnait 51 cents à 49,13 dollars. Les cours de l'or noir qui restaient dans l'attente des chiffres des stocks américains, au moment où nous mettions sous presse, s'apprêtaient donc à franchir hier la barre symbolique des 50 dollars. Si le DoE (Département américain de l'Energie) annonçait «une baisse des stocks d'une ampleur semblable (aux estimations de l'API), cela pousserait les cours à se rapprocher du seuil des 50 dollars le baril, en particulier si la production américaine de pétrole a encore décliné», affirmaient les experts du second groupe bancaire allemand, Commerzbank. A New York l'or noir annonçait la couleur et confirmait cette analyse. Autour de 14h00 à Alger, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juillet était en hausse de 59 cents pour se négocier à 49,21 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après avoir enregistré son plus haut niveau de l'année la veille. «On continue manifestement à profiter des estimations publiées hier soir par l'American Petroleum Institute (API), qui a fait état d'une baisse d'environ cinq millions de barils dans les réserves de brut aux Etats-Unis», a fait remarquer Phil Flynn, de Price Futures Group. «Les cours du pétrole auraient même pu un peu plus monter si l'API n'avait pas annoncé une hausse des réserves d'essence la semaine dernière», a-t-il ajouté. Cette conjoncture optimiste est cependant loin de répondre aux attentes des pays producteurs dont les économies carburent au pétrole. A l'instar de l'Algérie dont la trésorerie a été mise à mal par la dégringolade des prix du brut. Le ministre qatari de l'Energie et de l'Industrie Mohammed bin Saleh al-Sada qui est aussi l'actuel président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a affirmé, dans une entrevue accordée à l'agence Associated Press, qu'un prix du baril à 65 dollars, au minimum, est nécessaire en ce moment. Comme il n'a pas exclu que de nouvelles discussions autour d'un éventuel gel de la production des principaux producteurs soient remises sur la table lors de la prochaine réunion de l'Opep qui doit se tenir le 2 juin prochain à Vienne en Autriche. Une initiative qui ne sera pas de trop pour que le baril ne fasse pas marche arrière.