Nuit rouge sur le littoral Il y a un flux inhabituel d'exportations de yachts vers l'Algérie depuis ces quelques dernières années. Acte criminel? Opération de sabotage?La thèse du court-circuit à l'origine de l'accident tient-elle la route? Des interrogations fusent ouvrant des pistes aux enquêteurs chargés d'élucider les véritables circonstances du gigantesque incendie qui s'est déclaré dans la nuit d'avant-hier, au niveau du port de plaisance de Sidi-Fredj, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest d'Alger. Le feu n'a pas causé de dégâts humains, mais le bilan matériel a été lourd: près d'une quinzaine de yachts ont été détruits et le pire a été évité de justesse puisque les lieux du drame n'étaient pas loin du dépôt de carburant du port. Selon des témoins oculaires, l'incendie s'est déclaré dans un de ces bateaux de plaisance et le vent aidant, il s'est vite propagé aux autres bateaux. Tous les moyens ont été déployés par les équipes de la Protection civile pour venir à bout de cet incendie, a affirmé le lieutenant Adel Zerrouk Zghimi ajoutant qu'une «véritable catastrophe» a été évitée en empêchant les flammes de se propager à la station-service du port. C'est grâce à cette mobilisation d'ailleurs, qu'aucune infrastructure alentour n'a été touchée, nous précise-t-on, tant les yachts amarrés dans le port sont éloignés des nombreux hôtels qui s'y trouvent. Cet incendie intervient deux jours après une information publiée deux jours auparavant par SuperyachtNews.com et reprise par le journal Online TSA (Tout sur l'Algérie). Le magazine en question indique que l'Algérie «est la destination privilégiée des yachts de luxe européens?». Pour le commun des lecteurs cette information est pour le moins curieuse. «Comment se fait-il que l'Algérie qu'on relègue aux dernières places dans la majorité des classements redevient subitement une destination privilégiée pour des yachts de luxe?», s'interroge-t-on. Seulement voilà que le magazine en question avance des arguments économiquement viables. Les propriétaires de yachts européens préfèrent l'Algérie, surtout pour profiter des avantages fiscaux. Ainsi, explique la même source, «lorsqu'un particulier, non-résident européen, commande un nouveau yacht ou en rachète un d'occasion, la destination algérienne s'avère utile». Il y a donc un flux inhabituel d'exportations de yachts vers l'Algérie depuis ces quelques dernières années. C'est en effet le cas surtout que les autorités italiennes sont devenues moins regardantes et ne demandent qu'un document certifiant que le yacht a quitté ses eaux territoriales. En plus du fait que ces navires sont soumis à une obligation de quitter l'espace européen au moins une fois tous les 18 mois, et l'Algérie s'avère le pays le plus indiqué. En plus des avantages fiscaux, ces yachts viennent vers l'Algérie pour sa stabilité et sa proximité des côtes de Palma, lieu privilégié de ces yachts. Enfin, un dernier avantage et pas des moindres, le coût bon marché du fuel. S'agit-il d'une filière? Qui contrôle ces bateaux de luxe? A quel règlement obéit-elle? Au port de Sidi Fredj, de nombreux propriétaires de bateau ont signalé des vols et le trafic de pièces de ces mêmes bateaux. Ce sont autant de pistes qui s'ouvrent aux enquêteurs.