Pour sa première saison en tant qu'entraîneur, Zinedine Zidane ne pouvait rêver mieux. Au terme d'une finale de Ligue des Champions haletante, le Français décroche son premier trophée et inscrit un peu plus son nom au panthéon du football. Il devient l'un des rares à avoir remporté la plus prestigieuse des compétitions européennes, en tant que joueur et entraîneur avec le même club. «On va souffrir mais on sait souffrir. Pour arriver jusqu'en finale et la gagner il faut passer par de la souffrance.», commentait Zinedine Zidane, la veille de la finale. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le Français avait vu juste. Les Madrilènes ont longtemps souffert face à leurs rivaux de l'Atlético, s'imposant finalement aux tirs au but. Un air de déjà-vu planait d'ailleurs sur l'enceinte lombarde de San Siro avant-hier samedi soir. Après l'ouverture du score des Merengues, les protégés de Diego Simeone sont parvenus à inverser la tendance pour arracher l'égalisation dans le dernier quart d'heure et poussaient les deux formations à la prolongation. Du stress, de la tension, c'est ce que Zidane aime le plus. «J'aime cette pression. Je la vis intensément, avec toute l'équipe. Je l'ai vécue en tant que joueur mais ça n'a rien à voir lorsqu'on l'aborde comme entraîneur», avait-il souri en conférence de presse. Il semblerait qu'il ait été servi. Du suspense, il y en aura eu et jusqu'au bout. Une tension constante avant de pouvoir exulter à l'issue de la séance des tirs au but et de l'ultime tentative transformée par Cristiano Ronaldo après l'échec de Juan Fran. «Un dieu humain». Rien que ça! Raymond Domenech n'avait pas tari d'éloges au moment de décrire Zinedine Zidane lors de son intronisation à la tête du Real Madrid. Après une saison passée en tant qu'adjoint et deux années à faire ses armes avec la Castilla, le Champion du monde 1998 est poussé sur le banc de la Maison Blanche en janvier dernier pour succéder à Rafael Benitez, décrié par les joueurs et le public de Santiago-Bernabeu. Malgré son statut et sa renommée en tant que joueur, le natif de Marseille a tout à prouver. Les premiers détracteurs font leur apparition au soir de sa quatrième sortie, conclue par un deuxième match nul en quatre rencontres. L'écart avec Barcelone est alors de neuf points et le jeu proposé par l'ancien international français est sévèrement critiqué. Après la pluie, le beau temps. Zinédine Zidane le sait bien et laisse passer l'orage. Les victoires se succèdent alors et les partisans du Français se multiplient au regard des statistiques fabuleuses obtenues par le nouvel entraîneur des Merengues. En dépit d'une fin de championnat à la faveur des Barcelonais, sacrés champions d'Espagne avec un point d'avance sur les Madrilènes, «Zizou» est conscient d'avoir franchi un cap. En soulevant la coupe aux grandes oreilles pour sa première saison dans le costume d'entraîneur, Zinedine Zidane a écrit un peu plus l'Histoire. Il devient le premier entraîneur né en France à remporter la Ligue des champions et rejoint le cercle fermé des hommes à avoir conquis la plus prestigieuse compétition européenne, à la fois en tant que joueur et entraîneur. Un cercle désormais à sept avec Miguel Muñoz, Johan Cruyff, Giovanni Trapattoni, Frank Rijkaard, Carlo Ancelotti et Pep Guardiola. «Zizou» a sublimé le monde du football pendant des années. Ce dernier le lui rend de la meilleure des manières ce samedi avec son premier titre d'entraîneur.