Le retour en force du vieux parti n'est pas motif à un «affaiblissement» de ce parti au sein du pouvoir exécutif. Le Rassemblement démocratique national (RND) réunit aujourd'hui son conseil national en session ordinaire. Ce rendez-vous du parti d'Ouyahia intervient quelques jours seulement après le succès du 8e congrès bis du FLN, imposant de fait une nouvelle donne au sein de la scène politique nationale. En fait, bien qu'ordinaire, le rendez-vous des cadres de la formation politique, au pouvoir depuis sa création, revêt un caractère quelque peu exceptionnel au sens où le parti d'Ahmed Ouyahia devra désormais compter avec un FLN ressoudé et fermement décidé à jouer les premiers rôles. Cela dit, il n'est pas dit que le retour en force du vieux parti soit motif à un «affaiblissement» du RND dans les rouages du pouvoir exécutif. La nouvelle donne politique implique, certes, une sorte de «rééquilibrage», mais cela ne se fera sans doute pas au détriment d'un des membres de l'Alliance présidentielle. Et pour cause, les échéances référendaires qui pointent à l'horizon, imposent un minimum de cohésion au sein de cette même alliance, d'autant que le chef de l'Etat a clairement annoncé, dans sa lettre aux congressistes du FLN, sa préférence pour le maintien de la dynamique politique qui a participé au succès de la dernière élection présidentielle. En évoquant son programme, le chef de l'Etat invite les acteurs politiques chargés de sa mise en oeuvre, à mettre de côté les ambitions partisanes et se consacrer à la promotion du concept de réconciliation nationale, clé de voûte du second quinquennat de Bouteflika. Autant de raisons qui plaident donc pour une synergie au sein des pouvoirs exécutif et législatif, dans le sens d'une plus grande efficacité de l'action politique sur le terrain. Une hypothèse, d'autant plus vraisemblable que les trois formations politiques composant l'Alliance présidentielle se sont distinctement exprimées sur la proposition d'une amnistie générale, en soutenant le principe. Il est entendu, pour ce qui concerne le RND, que sa place au sein de l'alliance est centrale, de par le fait notamment, que son secrétaire général, Ahmed Ouyahia, est aux commandes du gouvernement, chargé d'appliquer le programme du président de la République. Ce «détail» d'importance est de nature à conforter les cadres de ce parti qui, faut-il le signaler, sont déjà en campagne en faveur de la réconciliation nationale. Cela étant, la réunion d'aujourd'hui constitue une occasion pour Ahmed Ouyahia de clarifier la position de son parti quant aux grands sujets qui font présentement l'actualité politique, notamment la question du dialogue gouvernement-archs qu'il a mis sur les rails au nom de l'Etat, mais que ses deux partenaires dans l'alliance réclament d'y être associés.