Alors que les partis de la coalition saluent ces nouvelles dispositions qui constituent, selon eux, un gage pour la transparence des élections, les partis de l'opposition ne croient pas trop à ce discours. Entre satisfaction et mécontentement. Les nouvelles dispositions de la loi électorale, la commission indépendante et la Haute instance de surveillance des élections ne font pas l'unanimité au sein de la classe politique. L'appréciation des uns et des autres est diamétralement opposée. Pour la coalition, ces nouvelles dispositions constituent une avancée démocratique et traduisent la volonté politique du chef de l'Etat à donner plus de crédibilité aux élections. Le parti majoritaire se dit très satisfait des nouvelles dispositions prises pour l'organisation des élections. «Nous sommes très à l'aise avec les nouveaux mécanismes de déroulement des élections, je pense que par là l'opposition qui crie toujours sur la fraude et le manque de crédibilité n'a plus d'arguments à fournir», a soutenu Rachid Assas, membre du bureau politique du FLN joint par téléphone. Selon lui, cette commission qui était incluse dans la loi électorale est régie par un règlement qui définit ses statuts et son fonctionnement. Même avis partagé par le RND.«C'est une très bonne chose, la loi organique relative à la Haute instance indépendante de surveillance des élections et la loi électorale ont un souci de donner plus de crédibilité aux élections», a soutenu M.Guigi, chef du groupe parlementaire du RND. Le parti de Tajamoue Amal El-Djazair Taj salue cette démarche. «A travers ces deux lois, le président de la République a encore, prouvé son engagement et sa volonté à donner plus de transparence aux élections», a affirmé son porte-parole. Contacté par nos soins, Nabil Yahyaoui estime que la balle est dans le camp des partis. Alors que les partis de la coalition saluent ces nouvelles dispositions qui constituent, selon eux, un gage pour la transparence des élections, les partis de l'opposition ne croient pas trop à ce discours. Le député Othman Laouer de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) affirme que le problème ne se pose pas dans les lois, mais plutôt dans l'application. «Le problème est de savoir si réellement il y a une volonté pour organiser des élections transparentes», s'est-il interrogé en précisant que malgré l'installation de cette commission, les élections précédentes étaient entachées de fraude. «L'administration n'a jamais fait preuve de neutralité», a-t-il soutenu en avançant que celle-ci a toujours donné des chiffres en vrac. Preuve en est, dit-il, les observateurs européens ont refusé de participer à l'élection présidentielle de 2014 pour non accès au fichier électoral. Naâman Laouer persiste et signe que l'administration ne pourra jamais gérer des élections transparentes sans prendre partie. «Nous voulons une commission indépendante et libre qui ne dépend pas de l'administration», a-t-il insisté. Le député du Parti de la justice et du développement Lakhdar Benkhelaf appuie ces propos. «Nous avons été clairs dès le départ, ce n'est pas une instance de surveillance des élections que nous avons demandé, mais une instance indépendante d'organisation», a rappelé en préambule, notre interlocuteur qui précise qu'il y a une grande différence entre les deux. Selon lui, cette instance qui existait depuis 1997 n'a rien fait pour écarter la fraude. Revenant sur la loi électorale qui fixe comme condition de participation d'avoir obtenu 5% des suffrages lors du précédent scrutin, M.Benkhelaf a souligné qu'à part le FLN et le RND qui disposent de ce seuil, aucun autre parti n'a atteint ce taux. «On ne peut pas instaurer un taux lorsqu'on sait que les élections étaient entachées de fraude», a-t-il affirmé avant d'ajouter: «Ces dispositions sont de la poudre aux yeux sans plus.» Lors de son intervention en Conseil des ministres qu'il a présidé mardi dernier, le chef de l'Etat a exprimé «l'espoir que ces nouvelles règles électorales ainsi que la Haute instance indépendante chargée de surveiller les élections, seront de nature à introduire davantage de transparence et de sérénité dans les échéances électorales à venir, et notamment au sein de la classe politique».