Le secrétaire général de l'UGTA Exhibant son «butin» syndical, Abdelmadjid Sidi Saïd clame haut et fort que pour y arriver «il nous a fallu deux années d'un dur travail pour aboutir à ce pacte qui est un document extraordinaire et historique dans la vie économique du pays». Après la bataille de la production nationale qu'il a réussi à imposer comme priorité au sein du gouvernement, le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, place le curseur à droite, du côté des patrons. Il vient d'arracher un acquis unique en son genre dans le monde: le Pacte de stabilité et de développement de l'entreprise dans le secteur privé entre l'Ugta et les organisations patronales. Le FCE, la Cipa, la Cnpa, la CAP, l'UNI, l'Agea, la CGP / Btph et la Cgea sont les organisations qui ont signé ce pacte qui se décline en 22 points. A cet effet, il est mis en place un Comité bipartite de suivi en associant les Fédérations nationales de l'Ugta et les entreprises affiliées aux Organisations patronales. Conclu pour une période de cinq ans, cet accord avec les patrons est une véritable feuille de route qui intervient à point nommé au moment où l'économie nationale traverse une période très difficile. Il embrasse tous les aspects de la vie économique nationale avec des propositions de sortie de ce marasme et de relance de la production nationale. Aussi, fait-il référence dans les premiers articles de l'accord, aux droits individuels et sociaux dans l'entreprise, notamment la négociation collective ainsi que l'équité sociale. De même qu'a été réaffirmé l'attachement et le respect de l'exercice du droit syndical et des droits sociaux des travailleurs par les partenaires du Pacte national économique. Un grand acquis pour les travailleurs sachant que souvent la question du droit syndical s'il n'est pas un tabou est relégué au second plan dans les entreprises privées. C'est désormais acquis, le tabou a été brisé et le droit rétabli. Les parties prenantes s'accordent à considérer le Pacte comme un cadre de partenariat stratégique autour d'objectifs et d'actions visant à projeter le futur commun de la société dans le domaine économique et social. Le Pacte insiste également sur la volonté des parties à réduire le niveau du chômage, en particulier celui des jeunes et des femmes, tout en veillant à une redistribution juste des résultats de la croissance pour améliorer le pouvoir d'achat des travailleurs. Il accorde par ailleurs, une attention particulière à l'amélioration de l'employabilité et à l'insertion des jeunes diplômés dans le monde du travail. Il a été convenu également d'élaborer une Charte de l'emploi et d'une nomenclature des métiers, l'élaboration d'une charte des entrepreneurs, de promouvoir des cadres de concertation et de partenariat interprofessionnels appropriés au niveau des branches d'activités, de promouvoir l'entrepreneuriat féminin, l'allégement et l'assouplissement des procédures de création d'entreprises de production, la réduction de la facture des importations à travers la substitution des importations par la production locale et enfin, la promotion du concept «Produisons, consommons algérien» pour protéger la production nationale, notamment les produits du terroir. Jamais un pacte partiel avec autant d'acquis aussi bien pour les travailleurs que l' entreprise n'a été signé en Algérie. Les parties prenantes se mobilisent pour instaurer un climat social serein et stable et établir un cadre consensuel basé sur des engagements mutuels et une démarche participative. Mais au-delà de son aspect strictement économique, patronal ou syndical, il y a la sensible question de la stabilité sociale qui est largement confortée dans ce document. Exhibant son «butin» syndical, Abdelmadjid Sidi Saïd clame haut et fort que pour y arriver «Il nous a fallu deux années d'un dur travail pour aboutir à ce pacte qui est un document extraordinaire et historique dans la vie économique du pays.» Ce pacte intervient dans un contexte social et économique marqué par une crainte suscitée par la chute des prix du baril. Sidi Saïd en a fait son combat. Il a toujours exprimé la «volonté féroce» de l'Ugta pour «asseoir une nouvelle politique économique nationale fondée sur une intégration de la production nationale». Selon lui, cela nécessite une solidarité impliquant à la fois, le gouvernement, le patronat, la société civile et les travailleurs. L'union des efforts de toutes les parties au Pacte national économique et social de croissance est indispensable pour la construction d'une économie forte. Une économie productive à même d'améliorer le bien-être social et de s'intégrer avec succès dans une économie mondiale fondée sur la performance et la juste répartition des richesses. C'est cette dynamique que vient d'enclencher la Centrale syndicale.