Le réchauffement climatique est l'une des grandes préoccupations du XXIe siècle comme l'ont encore démontré les chercheurs lors de récentes rencontres internationales à l'étranger. Il est admis que l'Afrique ne pourra subvenir qu'à 3% de ses besoins alimentaires en 2050. L'Algérie en est actuellement à 70% mais peut-elle soutenir ce rythme au vu des menaces sur l'environnement et sur l'activité paysanne? Les autres pays africains, notamment sahéliens et maghrébins n'échappent pas à ces défis. L'ambition des chercheurs est de parvenir, à partir des hypothèses, à analyser les conséquences du réchauffement climatique ayant une portée stratégique, et de proposer des dispositions à adopter pour tenter de contenir leurs conséquences. L'accord de Paris clôturant la COP 21 en décembre 2015 «que les changements climatiques sont un sujet de préoccupation pour l'humanité tout entière» et appelle les parties, lorsqu'elles prennent des mesures pour faire face à ces changements, «à respecter, promouvoir et prendre en considération leurs obligations respectives concernant les droits de l'homme, le droit à la santé, les droits des peuples autochtones, des communautés locales, des migrants, des enfants, des personnes handicapées et des personnes en situation vulnérable, et le droit au développement, ainsi que l'égalité des sexes, l'autonomisation des femmes et l'équité entre les générations». Cette exigence face aux risques ainsi identifiés constitue bien une orientation stratégique, mais dans les pays sahéliens, les sécheresses accélèrent les processus migratoires déjà existants. Ces migrations en interne peuvent entraîner de nouveaux conflits qui accroîtront les déplacements vers le Nord s'ajoutant aux migrations déjà existantes du fait de l'insécurité alimentaire, des conflits en cours ou de l'évolution climatique. Selon une rencontre sur la dimension stratégique du changement climatique en Méditerranée occidentale d'ici 2050, il est indiqué qu'une hausse de température de 2° d'ici 2100 provoquerait également la hausse du niveau de la mer qui serait particulièrement impactante en Méditerranée en raison de la concentration des populations sur les littoraux et de la rareté des terres arables, également concentrée sur les littoraux. Les événements climatiques extrêmes seraient de plus en plus nombreux et puissants (inondations, vagues de chaleur, cyclones, tempêtes, feux de forêts, etc.). Les pénuries d'eau seraient de plus en plus fréquentes et la dégradation des sols plus marquée alors que les productions agricoles diminueraient du fait de la désertification, des sécheresses et des inondations: d'où des insécurités alimentaires et des instabilités rurales renforcées à quoi s'ajouterait le développement des maladies infectieuses en Afrique. Par ailleurs, les prévisions concernant le changement climatique laissent à penser que les précipitations dans la région pourraient diminuer de 10% à 40% d'ici 2050. Autrement dit la région méditerranéenne prise globalement pourrait se retrouver confrontée à une véritable crise de l'eau et donc de l'agriculture. Chacun de ces phénomènes est susceptible d'augmenter les flux migratoires, voire de créer de nouvelles routes, déstabilisant les Etats, nourrissant les trafics, augmentant l'insécurité, favorisant l'émergence d'Etats de non-droit et multipliant les occasions de conflits. Il est alors utile de bien dégager des recommandations à l'intention des décideurs algériens pour prévenir les risques ainsi identifiés.