Le site de la tuerie à Orlando Le candidat républicain, qui était hier à Manchester, dans le New Hampshire, a consacré son discours au «terrorisme, à l'immigration et à la sécurité nationale». Moins de 24 heures après la tuerie qui a fait 50 morts et plus de 50 blessés dans un club gay d'Orlando, aux Etats-Unis, le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué hier la fusillade commise par «un soldat du califat», dans un bulletin de sa radio officielle. «Dieu a permis au frère Omar Mateen, un des soldats du califat en Amérique, de mener une ghazwa (attaque) durant laquelle il est parvenu à entrer dans une boîte de nuit des sodomites dans la ville d'Orlando (...) et à tuer et blesser plus de 100 d'entre eux», a indiqué le bulletin d'Al-Bayan. L'émotion considérable qui a suivi la diffusion des images de l'attentat, aux Etats-Unis et dans le monde, a été à la mesure de cette «pire tuerie jamais enregistrée». L'auteur, un Américain soupçonné de liens avec l'EI et qui avait déjà fait l'objet d'enquêtes du FBI, a été tué par la police qui l'a identifié sous le nom d'Omar Seddik Mateen, d'origine afghane et âgé de 29 ans. Selon la police fédérale, qui le soupçonne d'avoir prêté «allégeance» à l'EI dans un appel aux services d'urgence 911 quelques instants avant le massacre, il aurait programmé cet attentat en pleine célébration de la Gay Pride, provoquant une onde de choc internationale, suivie de condamnations dans le monde entier. A Los Angeles, un homme fortement armé et sur le point de commettre des attentats a été arrêté juste avant la «marche des Fiertés». Les violences par armes à feu sont quotidiennes aux Etats-Unis. Depuis janvier 2016, on compte plus de 5.800 morts, d'après le site Gunviolencearchive.org. Le président Barack Obama a condamné «un acte de terreur et de haine» et a ordonné la mise en berne des drapeaux dans tout le pays. La candidate démocrate à la Maison-Blanche, Hillary Clinton, a dénoncé un «acte tragique» et a reporté un meeting de campagne prévu mercredi avec Obama. De son côté, le candidat républicain, Donald Trump, n'a pas hésité à exploiter politiquement l'attentat et réitéré sa promesse d' interdire l'accès aux Etats-Unis pour les musulmans: «Si nous ne devenons pas très rapidement durs et intelligents, nous n'aurons bientôt plus de pays», a - t - il clamé. Après les attentats de Paris, Trump avait fait du terrorisme son arme favorite, surfant sur les angoisses et se donnant à bon compte l'image d'un homme à poigne. Au lendemain de l'attentat de San Bernardino, en Californie (14 morts), il avait promis d'interdire aux musulmans l'entrée aux Etats-Unis. Et profitant des vagues d'émotion soulevées par les attentats de Bruxelles (32 morts), le terrorisme est devenu son thème favori, pour tirer profit de l'ambiance anxiogène dans laquelle se trouvent les peuples des pays occidentaux. Plus que la question de la vente libre des armes, c'est cette thématique qui va désormais dominer la campagne électorale, posant le questionnement des relations avec les pays musulmans en général et arabes en particulier, selon les intérêts et les peurs des Américains. Certes, Hillary Clinton est créditée d'une plus grande expérience en matière de diplomatie, mais le langage cow-boy de Donald Trump donne à réfléchir aux électeurs inquiets de la «menace terroriste». Hier, il s'en est pris violemment au président Barack Obama, le sommant de dénoncer «l'islam radical» ou sinon «de démissionner». Or, Obama évite soigneusement cet amalgame entre le terrorisme et la religion musulmane tandis que le camp démocrate redoute plus que jamais un événement désastreux qui rebattrait les cartes à quelques jours du scrutin.