Après avoir affirmé et réaffirmé que la condition sine qua non du succès du travail de l'avocat est lié à celui de la presse nationale qui reste une arme objective, Me Laouar est revenu brièvement sur «l'arrêt du processus électoral» du 1er tour du 26 décembre 2004 et sa reprise le 6 janvier 2005. «Salvateur» s'exclame le président. Puis il brossa un tableau sur les missions imparties à l'avocat depuis le Mouvement national. «Il y a avait même un guide-manuel en direction du militant qui était exhorté à exiger la présence d'un avocat au cours de ses auditions», a dit le bâtonnier qui a rappelé avec émotion que les dirigeants des partis nationalistes demandaient à leurs militants interpellés de ne pas répondre en langue française, mais en langue nationale, en vue de préserver la dignité, l'authenticité du militant. Le rôle de l'avocat de 1962 à 1988 était confiné dans le conseil de l'Ordre, cette honorable institution et l'avocat a toujours joué un rôle déterminant dans les libertés individuelles et collectives, avec un essoufflement depuis 1985. Durant les années de sang et de destruction systématique, des lois scélérates ont été introduites au grand dam des avocats. En l'absence de vrais barreaux, la justice s'est évaporée pour faire place à l'arbitraire. «Certains avocats ignoraient totalement la promulgation de ces lois. L'autorité de l'époque avait suscité et encouragé le piétinement du droit à la défense du citoyen, affaiblissant ainsi l'action de l'avocat.» Revenant à la commission de surveillance des élections, et avec ses soixante-dix membres, des actions regrettables ont eu lieu et le bureau a pris ses responsabilités en suspendant le processus pour le reprendre quinze jours après. Plus de la moitié des candidats étaient derrière l'action de la commission qui a pris ses responsabilités en vue de redresser la situation et sauver l'honneur de la profession et la crédibilité du prochain conseil de l'Ordre (2005-2008). La décision du 6 janvier 2005 a mis à nu les insuffisances de la cliente de l'avocat. «Il faut réactualiser les textes portant organisation du conseil de l'Ordre. Un projet est à l'étude au niveau du gouvernement», a souligné le président, Me Laouar, lequel a regretté que le ministère de la Justice ait voulu mettre dans sa «poche» le bâtonnat. «C'est un précédent grave pour l'exercice de la démocratie dans notre pays», a encore ajouté l'avocat qui a expliqué que s'il y avait une défense forte et indépendante, il n'y aurait jamais de problème autour des «disparus». Et Me Laouar de renchérir: «Nous connaissons des magistrats qui souhaitent avoir en face des avocats rigoureux, forts et accrocheurs.» Beaucoup de questions ont été posées par des journalistes présents. Le bâtonnier a répondu avec beaucoup de clarté à toutes les questions, notamment celles relatives au devenir de la nouvelle loi portant organisation de la profession d'avocat qui serait le salut de la justice dans sa globalité.