Sonatrach a contribué à financer le Trésor public avec des dividendes de 100 milliards DA, alors que l'IRG sur salaires a rapporté 580 milliards de dinars. La trésorerie de l'Algérie a de plus en plus mal à tenir la route à cause des difficultés rencontrées suite à la baisse du prix du pétrole. Pour preuve, il y a le bilan de recouvrement des recettes qui n'est pas réjouissant même si les données disponibles pour 2015 ne sont que provisoires. C'est ainsi que même si la loi de finances complémentaire de 2015 tablait sur 4953 milliards DA de recettes, le taux de réalisation de cet objectif n'est que de 90,45%. Effectivement, avec une fiscalité pétrolière budgétisée de 1722,94 milliards DA, les recettes budgétaires globales, effectivement encaissées en 2015, ont été seulement de 4480,2 milliards DA. Cela dit, c'est toujours mieux que 2014 avec 3927,74 milliards de DA. Néanmoins, l'impôt sur le revenu global (IRG) des salariés a généré en 2015 plus de 25% de la fiscalité ordinaire budgétisée ce qui est moindre par rapport aux années précédentes qui ont suivi le boom de l'augmentation des salaires comme en 2012. Selon les données du ministère des Finances, l'IRG sur salaires a ainsi rapporté 580 milliards de dinars en 2015 contre 532 milliards DA en 2014. L'IRG sur les autres revenus s'est chiffré à 86,2 milliards DA. Selon les données du ministère, l'IRG sur salaires a représenté 25,37% des recettes fiscales ordinaires effectives budgétisées en 2015 évaluées à 2 288,75 milliards DA. Ce sont les 11,5 millions de salariés affiliés à la Caisse nationale d'assurances sociales qui ont assumé l'IRG. D'autres impôts: l'impôt sur le revenu des sociétés a rapporté au Trésor 334 milliards DA contre 270 milliards DA en 2014. Toujours est-il que ce chiffre est deux fois moindre que celui réalisé par l'IRG. Heureusement que ce déséquilibre est contrebalancé par d'autres ressources. C'est ainsi que le produit des impôts divers sur affaires comme la TVA et autres s'est chiffré à 803,2 milliards DA. La TVA imposée aux importations a rapporté 467 milliards DA alors que celle imposée à la consommation intérieure a été de 265,3 milliards DA. Le Trésor a accumulé d'autres rentrées en encaissant 54,8 milliards DA en 2015 grâce à la Taxe intérieure sur la consommation (TIC) tandis que 81 milliards DA ont été recouvrés au titre de l'enregistrement et des timbres. A cela s'ajoutent les recettes douanières recouvrées en 2015 ayant atteint 395,5 milliards DA contre 371 milliards DA en 2014 alors que les recettes des Domaines, qui sont un produit non fiscal, ont été de 77 milliards DA contre 24,2 milliards DA en 2014, soit en hausse de 320%. En plus des impôts, d'autres ressources ont alimenté le budget de l'Etat comme les dividendes de la Banque d'Algérie à hauteur de 88,7 milliards de dinars ont alimenté le budget de l'Etat en 2015 contre 122,65 milliards de DA qui ont alimenté le budget de l'Etat en 2014, en recul de 27%. Même Sonatrach a contribué à ces rentrées avec des dividendes budgétisés de 100 milliards DA en 2015. Avec toutes ces rentrées, l'Etat a dépensé près de 4.592 milliards DA pour le budget de fonctionnement en 2015 et les salaires ainsi que les pensions et allocations ont représenté 36% de ces dépenses avec 1665 milliards DA en 2015 contre 1553,4 milliards DA en 2014 et ce à côté d'autres charges sociales à 355,7 milliards DA et les pensions aux moudjahidine à 211 milliards DA. L'Etat providence a aussi effectué un recul dans les dépenses au titre des transferts sociaux avec 145,3 milliard DA en 2015 contre 222 milliards DA en 2014 dont 56 milliards DA alloués aux allocations familiales et 43,3 milliards DA pour le dispositif de l'emploi des jeunes contre près de 59 milliards DA auparavant. Pour ce qui est des dépenses d'équipement, elles ont été de 3 154,3 milliards pour des prévisions de 3 781,4 milliards dans la LFC 2015, soit un taux de réalisation de 83,4%.