Sergueï Choïgou est reçu par Bachar Al Assad La réunion a «porté sur les questions actuelles de coopération militaire et technique entre les ministères de la Défense des deux pays, ainsi que certains aspects de la coopération dans la lutte contre les groupes terroristes opérant en Syrie». Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, est arrivé samedi à Damas où il a été reçu par le président syrien Bachar al-Assad. C'est la première visite de cette importance depuis le début du conflit en 2011, selon l'agence officielle syrienne. La Russie qui est l'allié principal du président Assad, avec l'Iran, a engagé en septembre 2015 des forces aériennes et terrestres aux côtés de l'armée syrienne pour combattre les groupes armés hostiles au régime. Moscou dispose, depuis, d'une base aérienne à Hmeimim, dans l'ouest du pays, en plus de l'ancienne base maritime de Tartous. «Les discussions ont porté sur la coopération militaire entre les deux pays et une action commune pour lutter contre les organisations terroristes sur le territoire syrien», a indiqué l'agence syrienne alors que le ministère russe de la Défense a précisé que la réunion a «porté sur les questions actuelles de coopération militaire et technique entre les ministères de la Défense des deux pays, ainsi que certains aspects de la coopération dans la lutte contre les groupes terroristes opérant en Syrie». M.Choïgou a inspecté au cours de cette visite la base de Hmeimim, a relevé le ministère dans un communiqué. C'est dans ce contexte que la tragédie des migrants a connu une nouvelle page douloureuse. Hier, ce sont huit syriens dont quatre enfants qui ont été victimes de tirs des garde-frontières turcs alors qu'ils tentaient de se réfugier de l'autre côté de la frontière, fuyant les bombardements et les combats féroces dans la région d'Idleb, au nord-ouest de la Syrie. Ces huit civils tués faisaient tous partie d'une seule et même famille, a en outre indiqué l'OSDH qui a précisé que plusieurs autres blessés sont dans un état grave. Ankara a toujours démenti farouchement les rapports, comme ceux de Human Rights Watch (HRW), critiquant les tirs meurtriers de garde-frontières contre des civils syriens tentant de passer en Turquie. Les personnes tuées hier venaient de la zone de Minbej où se déroule une attaque des rebelles soutenus par la coalition internationale dont les Etats-Unis en vue de conquérir cette place-forte de l'Etat Islamique. L'OSDH chiffre à une soixantaine le nombre de victimes des tirs des gardes turcs à la frontière pour empêcher le passage des réfugiés syriens, alors qu'en mai dernier, le président Recep Tayyip Erdogan avait affirmé qu'en aucun cas la Turquie n'avait recours à la force pour stopper l'afflux des réfugiés, en réponse à un rapport de HRW. Au contraire, avait martelé Erdogan, la Turquie mène une politique d'accueil volontariste alors que la frontière avec la Syrie est techniquement fermée depuis plusieurs années. Selon Ankara, ses gardes sont chargés de combattre prioritairement les trafiquants d'armes. Néanmoins, l'émotion suscitée par cette nouvelle tuerie a été grande, dépassant le cadre de la coalition de l'opposition syrienne qui a tenté d'exploiter le drame des victimes «fuyant le régime Assad».Il convient de rappeler, à ce propos, que la Turquie accueille quelque trois millions de réfugiés syriens qui ont fui la guerre qui ravage leur pays depuis 2011 et dont le bilan actuel est d'environ 280.000 morts. Emboîtant le pas à l'opposition, Washington a de nouveau accusé samedi dernier la Russie de bombardements contre des rebelles soutenus par la coalition internationale, au sud du pays. Les responsables du Pentagone ont fait part de «leurs vives préoccupations à propos de l'attaque contre des forces anti-Etat islamique soutenues par la coalition dans la garnison d'Al-Tanaf», à l'occasion d'une vidéoconférence avec leurs homologues russes, selon un communiqué du département de la Défense. Pour les Américains, les frappes russes ont continué malgré les alertes adressées par le Pentagone engendrant des «inquiétudes sur la sécurité des forces américaines et de la coalition». Hier, le ministère russe de la Défense a opposé un démenti catégorique à ces accusations de Washington, indiquant que «la cible qui a été bombardée était située à plus de 300 km de la zone» évoquée par les Etats-Unis Pour Moscou, l'armée de l'air russe est intervenue «dans le cadre des procédures convenues» et elle a averti à l'avance la coalition internationale des cibles visées. Par ailleurs, le Pentagone avait également manifesté sa «vive préoccupation» au sujet d'une visite surprise à Damas du ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgu, où il a rencontré le président syrien Bachar al-Assad, pour discuter d'une coopération militaire destinée à «combattre les organisations terroristes sur le sol syrien». Tout en ignorant cette interrogation orientée, Moscou a reproché dimanche aux Etats-Unis de ne pas fournir les coordonnées des zones où agissent les rebelles syriens qu'ils soutiennent, empêchant l'aviation russe d' «agir avec précision».