Il précise que 29 affaires sont actuellement entre les mains de la justice. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M.Saïd Barkat, a réitéré, hier, «la détermination de l'Etat à préserver le foncier agricole de toute forme de spéculation et de pratiques illicites». Le ministre qui s'exprimait lors d'une conférence de presse, organisée au siège de la tutelle, ajoute: «Nous n'allons pas reculer», martèle-t-il. Fort d'une «décision politique» prise par le président de la République, le gouvernement s'attellera dans les prochains mois à assainir le foncier agricole. L'Etat, qui ne dispose que de 30% des terres, veillera, souligne-t-il, à imposer un contrôle plus rigoureux sur «les terres appartenant au secteur privé.» Autrement dit, «les terres privées seront soumises aux mêmes règles afin de s'assurer qu'elles ne sont pas détournées de leur vocation.» Il n'est plus question, selon le premier responsable du secteur «de laisser les propriétaires privés diriger leur exploitation à leur gré ou, dans certains cas, les abandonner», sachant que dans la philosophie du ministère, toutes les terres appartiennent à l'Etat. Un point de vue qui sera défendu dans le texte portant avant-projet de loi d'orientation agricole. L'objectif, souligne-t-il étant de «réaliser une meilleure exploitation de nos richesses naturelles». Dans le même chapitre, le ministre de l'Agriculture a tenu à rassurer que la loi sera appliquée rigoureusement sur «les instigateurs des transactions illicites». Auparavant, il a signalé que 500 transactions illicites ayant touché 1800 ha ont été enregistrées durant l'année 2004. Selon toujours les chiffres de Barkat, 164.000 ha ont été détournés de leur vocation, urbanisés dans la majorité des cas. Il est utile de rappeler toutefois que la surface utile agricole est estimée à 8,6 millions d'hectares, elle était de 3,6 millions en 1999, «c'est dire les efforts colossaux que l'Etat est en train de fournir pour l'essor du secteur de l'agriculture». Une enveloppe avoisinant les 94 milliards de dinars a été allouée au secteur durant les quatre dernières années dans le cadre du Pnda. «Le secteur nécessite plus d'investissements, d'autres ont bénéficié d'une enveloppe nettement supérieure sans toutefois atteindre nos performances». A un journaliste l'ayant interrogé sur les informations faisant état «de trous ou de malversations dans le fonctionnement du budget du ministère», il aura une réponse directe: «Nous n'avons rien à cacher. Dans le secteur il n'y a pas que des anges, mais dans tous les cas, les dépassements sont signalés et transmis à la justice». A ce sujet, il précise que 29 affaires sont entre les mains de l'appareil judiciaire. Sur un autre sujet, Barkat a tenu à rassurer que l'Etat ne se désengagera pas de ce secteur avec la signature de l'accord d'association avec l'Union européenne: «L'Algérie est très à l'aise sur ce point», néanmoins «des problèmes risquent de se poser dans le volet ayant trait au soutien à l'exportation, qui est interdit par l'OMC». Afin de pallier cette entrave, les experts algériens comptent se référer à l'article 9.4 de l'Organisation qui accorde aux pays en voie de développement l'occasion de maintenir ce soutien à l'exportation afin de développer leur économie. Le ministre a rebondi sur la facture très élevée du lait: «Je trouve anormal qu'on continue à débourser la bagatelle de 600 millions de dollars pour importer ce produit». Le ministre indique que cette année sera inscrite sous le signe de l'amélioration de cette production et ce, grâce à la promotion de la micro-entreprise. «Actuellement nous produisons 1 milliard de litres de lait par an alors que nos besoins sont de l'ordre de 3 milliards; avec l'amélioration du processus de la collecte, qui est défaillant, nous grimpons à une production de plus de 2 milliards de litres par an». L'autre segment que l'Algérie a du mal à maîtriser concerne la production des céréales. l'Algérie qui produit quelque quatre millions de tonnes de céréales en 2004, ne couvre, pour rappel, que le tiers de ses besoins en blé qui constitue la base de l'alimentation des Algériens. Elle est classée, de ce fait, parmi les premiers importateurs de blé au monde. Enfin, le ministre qui faisait l'évaluation de l'état de mise en oeuvre des différents programmes du Pndr, a précisé que 167000 postes d'emploi permanents ont été créés en 2004. La superficie mise en valeur durant la même année a atteint les 5,8 millions ha.