Cette procédure se fera suivant une recommandation du chef de l'Etat. Bientôt l'agriculture, pour laquelle l'Etat a consenti de gros efforts, aura sa propre banque. L'annonce a été faite hier par M.Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture, lors de l'assemblée générale de la Caisse nationale de mutualité agricole (Cnma). Sans détails, M. Barkat explique que cette procédure se fera suivant une recommandation du chef de l'Etat. L'on a appris déjà que la Banque de l'agriculture et du développement rural qui s'occupait auparavant de différents segments va retrouver sa vocation initiale qui est le soutien à l'agriculture. A cela s'ajoute l'assainissement de la Caisse nationale de mutualité agricole qui va désormais jouer son rôle de banque. «Nous avons répondu favorablement aux nouvelles dispositions du ministère des Finances qui s'inscrivent dans le cadre de la réforme bancaire», disait M.Barkat pour appuyer la disponibilité de la Cnma à suivre le processus de la réforme. Pour cela, a-t-il développé, la Caisse nationale de la mutualité agricole est en train de renouveler ses structures pour être en conformité avec les exigences de la commission bancaire. «La réforme est en cours et la commission bancaire a reconnu le statut de notre caisse», a-t-il soutenu. Suivant cette logique de modernisation et de conformité, l'on s'attend à ce que le ministre admette le fait que la Cnma soit la banque propre à l'agriculture et la pêche tel que le président de la République l'a préconisé. Or, M.Barkat ne confirme pas immédiatement cette hypothèse et on se retrouve face à d'autres éventualités. Suivant les mêmes recommandations, la Badr devrait retrouver sa vocation initiale et le ministre annonce, dans le même ordre d'idées, que son département est prêt à offrir l'agrément pour une activité de banque et/ou d'assurance devant soutenir l'agriculture. Du côté de M.Alioui du syndicat des agriculteurs, la Cnma qui est dotée de 62 caisses régionales doit impérativement jouer son rôle de banque. Le même avis a été communiqué par M.Chérif Ould El Houcine de la Chambre algérienne de l'agriculture. Il a témoigné que son instance enregistre «avec satisfaction l'assainissement de la Cnma». Cette opération d'assainissement, a-t-il renchéri, s'inscrit dans le cadre de la réforme bancaire adoptée par le gouvernement Ouyahia. Cependant, précise-t-il sur sa lancée, la gestion financière de la Caisse nationale de mutualité agricole revient à l'Etat. Dans son intervention, le ministre a mis l'accent aussi sur la nécessité d'oeuvrer pour promouvoir l'épargne agricole. Au sujet de la Cnma, il déclare que cette caisse devient de plus en plus efficace et «assure une certaine autonomie financière». Evoquant le volet relatif au soutien de l'Etat à l'agriculture, le ministre avance un taux de l'ordre de 0,98%, tandis que l'Organisation mondiale du commerce (OMC) exige un taux de soutien à hauteur de 10%. Sur un ton satisfait, il dira que dans le cadre du processus de conciliabules pour l'adhésion de l'Algérie à l'OMC aucune objection n'a été émise à propos de son secteur. Mieux, il fera savoir que dans le cadre du plan de soutien au développement agricole 850.000 postes de travail ont été créés, dont 330.000 postes durables. A l'heure actuelle, ajoute M.Saïd Barkat, il existe 300.000 exploitations agricoles et 100.000 autres ont bénéficié du programme de mise à niveau. Selon ses prévisions, le chiffre est appelé à augmenter pour être de l'ordre de 500.000 exploitations agricoles pour le plan quinquennal 2005-2009. Le ministre a déclaré également que dorénavant tous les agriculteurs sont sommés d'assurer leurs biens auprès des compagnies d'assurances. Quant à la question relative aux conditions climatiques jugées difficiles pour la céréaliculture, le ministre a laissé entendre que pour parer à toute pénurie, l'Etat a d'ores et déjà, eu recours à l'importation et des quantités d'orge rentreront dans les ports algériens le 30 du mois en cours.