Le Comité de suivi lors de sa 3ème session Grâce aux efforts de la Médiation, notamment l'Algérie, les 13 et 14 juin derniers, il a été entendu entre le gouvernement malien et les groupes politico-militaires que des autorités intérimaires seront installées dans les cinq régions administratives du nord du pays. C'est aujourd'hui à Bamako que se tient la 11ème session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le nord du Mali, alors que la diplomatie algérienne a multiplié ces derniers mois les efforts et les initiatives pour assurer et approfondir la mise en oeuvre de l'accord de paix et de réconciliation issu du processus d'Alger. Cette réunion intervient le jour du premier anniversaire de l'accord, et elle a été co-présidée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra et son homologue malien Abdoulaye Diop. On se souvient en effet que l'accord d'Alger a été signé en deux temps, en mai 2015 à Alger puis le 20 juin à Bamako. Force est de dire que les discussions ont été franches tant les problèmes rencontrés depuis le paraphe du document ont été nombreux et parfois même de nature à impacter négativement l'application de l'accord. Aussi était-il nécessaire de procéder à une évaluation objective des obstacles et des problèmes enregistrés en douze mois et c'est ce à quoi s'est évertué le Comité de suivi de l'accord (CSA) que pilote l'Algérie. Une première évaluation, donc, qui revêt une importance à la mesure des nombreux défis qui demeurent encore posés, même si la paix est globalement revenue dans ce pays voisin. Le Mali est souvent confronté aux attaques des groupes terroristes qui ont trouvé refuge dans les zones nord du pays où la contrebande et le trafic d'armes contribuent à entretenir une insécurité ambiante. Mais la population de l'Azawed, dans sa globalité, aspire à une paix et une stabilité qu'elle envisage par-delà les tentatives de quelques groupuscules en mal de leadership. Ramtane Lamamra avait reçu à Alger plusieurs responsables maliens de la Coordination, de la plate-forme et du gouvernement, et c'est pourquoi il a volontiers affiché un certain optimisme, voire un optimisme certain, quant à l'efficience de l'accord qui constitue «un nouveau départ avec le même esprit constructif pour la concrétisation de toutes les exigences de paix et de réconciliation». Dernière en date de ces rencontres, celle avec le représentant de la Coordination des mouvements de l'Azawed (CMA), Bilal ag Cherif, devait permettre de sérier les «difficultés qui ont entravé la cadence de la mise en oeuvre de l'accord», des entraves déplorées par certaines parties à la médiation. Un pas a néanmoins été franchi, grâce aux efforts diplomatiques de la Médiation, notamment l'Algérie, puisque les 13 et 14 juin derniers, il a été entendu entre le gouvernement malien et les groupes politico-militaires signataires de l'accord d'Alger que des autorités intérimaires seront incessamment installées dans les cinq régions administratives du nord du Mali. C'était là une revendication majeure tant des groupes de la CMA que de la population elle-même dont la prise en compte tardive rendait la situation difficile, sinon de nouveau explosive. C'est pourquoi les différentes parties ont qualifié ce pas d' «avancée significative», à même de redynamiser le processus de mise en oeuvre de l'ensemble des dispositions inscrites dans l'accord. Le travail diplomatique de l'Algérie et son engagement en faveur de la restauration de la paix et de la réconciliation au Mali impliquent, également le souci de voir la population du nord du Mali bénéficier d'un progrès réel de leur région sur la base d'une politique de développement avérée et accélérée. C'est ce qui a été martelé avec force au cours de cette réunion, sachant que l'absence d'écho face à cette attente, au demeurant légitime, peut à un moment ou à un autre hypothéquer l'ensemble des efforts et des sacrifices consentis pour rétablir la paix dans l'Azawed. A cet égard, le message de Lamamra aura été des plus inclusifs. Un effort immédiat doit être consenti pour le développement, les aides humanitaires et l'investissement ainsi que pour la mise en place d'infrastructures productives dans cette région fort démunie. Avec la nouvelle création des cinq régions administratives et des autorités intérimaires, un pas est franchi qui mérite d'être conforté par d'autres mesures de nature économique. Mais là, la communauté internationale, en particulier les grandes puissances, ont un rôle déterminant à jouer pour accompagner le gouvernement malien et surtout l'encourager dans sa volonté de sceller de manière concrète le retour de la paix et de la réconciliation dans une zone de turbulences qui inquiète bon nombre de pays voisins, de part et d'autre de la Méditerranée.