Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, présidera aujourd'hui à Bamako la réunion du Comité de suivi de l'accord de paix et de réconciliation au Mali. Un an après la signature dudit accord, il sera question de faire une évaluation des réalisations accomplies, mais aussi, de relever les obstacles à l'origine des retards de sa concrétisation sur le terrain. Prendront part à cette réunion, Bilal Ag Cherif, représentant de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), ainsi que d'autres leaders des mouvements la composant et tous les acteurs internationaux participant au groupe de médiation internationale dont l'Algérie est chef de file. Selon M. Lamamra, qui a reçu samedi à Alger Bilal Ag Cherif, «il y a une volonté et une large vision stratégique pour accélérer le rythme de mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, par l'ouverture de nouvelles perspectives et une coopération étroite et par une plus forte participation des parties signataires de l'accord : le Gouvernement et les mouvements maliens». Le premier anniversaire de la signature de l'accord de paix et de réconciliation au Mali «marquera un nouveau départ avec le même esprit constructif pour la concrétisation de toutes les exigences de paix et de réconciliation», a affirmé le ministre, partant de ce qui a été entrepris précédemment à travers les visites de responsables maliens de la Coordination, de la plate-forme et du gouvernement. «Nous insistons sur la paix et la réconciliation de même que nous soulignons l'impératif d'améliorer les conditions de vie des habitants de ces régions et de mieux répondre à leurs revendications objectives», a-t-il dit, soulignant qu'un «effort s'impose aussi bien pour le développement, les aides humanitaires et l'investissement que pour la création d'infrastructures économiques productives dans ces vastes régions». De son côté, le représentant de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), qui a confirmé sa participation à la réunion prévue aujourd'hui à Bamako, a estimé qu'elle constituait une occasion pour examiner les modalités d'application des principales clauses de l'accord pour faire face aux défis et entraves qui se posent aux plans politique, humanitaire et sécuritaire dans le Nord du Mali. Dans une déclaration à la presse, à l'issue de l'audience que lui a accordée le chef de la diplomatie algérienne, Bilal Ag Cherif a indiqué qu'il avait examiné avec Ramtane Lamamra «les moyens d'accélérer le rythme de mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation». Un accord a déjà été conclu récemment entre le gouvernement malien et les mouvements politico-militaires signataires de l'accord de paix et de réconciliation, a rappelé l'hôte du ministre. Les parties concernées ont convenu de la création d'autorités locales intérimaires dans les cinq régions administratives du nord du Mali. Selon la Mission des Nations unies pour la sécurité au Mali (Minusma), «cette entente constitue une avancée significative dans le processus de paix». Signée par le ministre de la Reconstruction des régions du Nord, Hamadou Konaté, et les deux représentants des groupes politico-militaires, l'entente stipule que «les collectivités territoriales du Nord seront remplacées par des autorités intérimaires», tel que stipulé par l'accord de paix et de réconciliation au Mali en 2015, issu du processus d'Alger. Ce dernier a, rappelons-le, été signé le 15 mai à Bamako.