A quarante-huit heures du référendum, le Premier ministre britannique, David Cameron, lance ses dernières cartouches pour convaincre les Britanniques de voter «oui» pour l'UE Les dirigeants de 96 universités britanniques, parmi lesquelles les prestigieuses Oxford et Cambridge, ont (...) appelé, dans une lettre ouverte publiée dans le journal en ligne The Independent, à rester dans l'UE. A deux jours du référendum historique sur l'Union européenne, le camp du maintien, au coude à coude avec celui du Brexit dans les sondages, espérait hier capitaliser sur de nouveaux soutiens, comme celui de David Beckham, et sur un avertissement du milliardaire George Soros. «Pour nos enfants et leurs enfants, nous devrions faire face aux problèmes du monde ensemble et pas seuls», a fait valoir l'icône retraitée du football anglais. Le milliardaire américain George Soros a quant à lui mis en garde contre un «vendredi noir» sur les marchés financiers en cas de sortie de la cinquième économie mondiale de l'UE, un scénario qui soulève aussi des craintes de contagion qui pourrait faire vaciller tout l'édifice européen. George Soros anticipe une chute d'au moins 15% de la valeur de la livre. «Alors, ironiquement, la livre sterling vaudrait à peu près un euro», a relevé dans le quotidien The Guardian celui qui s'était enrichi en spéculant contre la devise britannique lors du «mercredi noir» en 1992. Les dirigeants de 96 universités britanniques, parmi lesquelles les prestigieuses Oxford et Cambridge, ont également appelé, dans une lettre ouverte publiée dans le journal en ligne The Independent, à rester dans l'UE. Cette union protège «les droits des travailleurs», a martelé hier matin le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn qui a appelé les électeurs à voter pour le maintien afin «de protéger les emplois». Si les bookmakers penchent sans ambiguïté pour une victoire du «In», la moyenne des six derniers sondages effectuée par le site WhatUKThinks place les deux camps à égalité parfaite (50-50) dans ce scrutin déterminant pour l'avenir du Royaume-Uni, mais aussi du reste de l'Europe. Chaque camp devait donc tenter de convaincre les derniers indécis notamment lors d'un débat (hier soir) au stade de Wembley organisé par la BBC. C'est devant 6000 personnes que s'affronteront le chef de file des pro-Brexit Boris Johnson et ex-maire de Londres, et son successeur à la mairie, le travailliste Sadiq Khan. Avant cela, le Premier ministre David Cameron s'exprimera à Londres à la mi-journée tandis que Nigel Farage, chef du parti europhobe Ukip, présentera au même moment une nouvelle affiche de campagne. Cette figure de proue du camp du Brexit a fait scandale, au sein même de son camp, avec une autre affiche, dévoilée la semaine dernière, montrant une colonne de réfugiés avec la mention «Breaking point» (Point de rupture). Ignorant les critiques, Nigel Farage a accusé le Premier ministre et le camp du maintien d'instrumentaliser le meurtre de la députée pro-UE Jo Cox, sauvagement tuée à coups de couteau et par balles jeudi dernier dans sa circonscription du nord de l'Angleterre. Le parlement britannique a rendu un hommage ému lundi à cette fervente partisane d'un maintien dans le bloc des 28 et une nouvelle cérémonie est prévue à Londres aujourd'hui, jour de son anniversaire. Elle aurait eu 42 ans. Le Premier ministre a également été accusé par l'un de ses anciens conseillers d'avoir promis de limiter l'immigration alors que son équipe lui avait clairement notifié que ces promesses seraient intenables. Mais David Cameron a reçu le soutien inattendu de son ministre de la Justice Michael Gove, l'un des chefs de file du camp du Brexit, qui a nié que le parti conservateur ait fait campagne aux dernières législatives sur «un mensonge». Le président français François Hollande a souhaité hier que la réponse des électeurs britanniques demain soit «la plus confiante dans l'avenir de l'Europe». «Le Royaume-Uni est en Europe, le Royaume-Uni fait partie de l'Europe, le Royaume-Uni porte les valeurs de l'Europe», a-t-il ajouté. Le ministre espagnol de l'Economie Luis de Guindos a quant à lui estimé lundi soir que l'organisation du référendum avait été une «erreur» ayant ouvert une «boîte de Pandore».«Je suis convaincu que le Brexit ne va pas l'emporter» mais, «de grâce, ne nous mettons pas dans cette situation une nouvelle fois», a-t-il ajouté, craignant la montée rapide du «populisme» en Europe.