Une fois que vous avez sauté de l'avion, il n'y a plus moyen de remonter. Si on part, c'est pour toujours », a-t-il martelé dans une interview au Times à quatre jours du référendum sur cette question décisive pour la Grande-Bretagne ainsi que pour toute l'Europe. David Cameron a comparé Boris Johnson et Michael Gove, les chefs de file du camp du Brexit, à des parents irresponsables qui mettraient leur famille dans « une voiture dont les freins sont défectueux et le réservoir fuit ». L'ancien maire de Londres, Boris Johnson, a répondu dans une interview au Sun on Sunday que les Britanniques n'avaient « rien à craindre » d'un Brexit et qu'ils avaient une « occasion unique de reprendre le contrôle ». « Il y a des risques économiques en cas de départ, il y en a aussi si on reste. Le peuple devrait voter pour la démocratie et pour l'espoir », a, pour sa part, commenté le ministre de la Justice, Michael Gove, dans le Sunday Telegraph. Un pays divisé Après trois jours de deuil décidés en hommage à Jo Cox, une députée travailliste pro-UE assassinée jeudi dernier, la campagne a, en effet, repris, hier, exposant à nouveau les profondes divisions du pays et du parti conservateur. Les principaux avocats d'un maintien dans l'UE et ses opposants ont tous donné des interviews à la presse dominicale et devaient appuyer leurs arguments en apparaissant dans différentes émissions politiques tout au long de la journée. A Birstall, la petite ville du nord de l'Angleterre où Jo Cox a été sauvagement tuée jeudi en pleine rue, un service religieux a été, hier, célébré en hommage à la députée travailliste de 41 ans. Le meurtrier présumé, Thomas Mair, est en détention dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, au sud-est de Londres. « Mort aux traîtres, liberté pour le Royaume-Uni », a lancé cet homme de 52 ans samedi lors de sa première comparution devant le tribunal. Il doit comparaître de nouveau aujourd'hui. La magistrate a ordonné une expertise psychiatrique. Les analystes préfèrent rester prudents quant à l'impact de ce meurtre sur l'issue du référendum de jeudi prochain. Le premier sondage effectué depuis le drame, conduit vendredi et samedi par l'institut Survation, place le maintien dans l'UE en tête à 45%, devant une sortie de l'UE à 42%, alors que leur précédente enquête concluait à l'exact résultat inverse. La moyenne des sondages, favorable au camp du Brexit la semaine dernière, donnait, hier, les deux camps à égalité parfaite. Plusieurs journaux du dimanche ont fait connaître leur préférence. Le Sunday Times s'est prononcé pour un Brexit, alors que le Times s'était déclaré pro-UE la veille. Le Sunday Telegraph est également pro-Brexit et estime que « l'UE appartient au passé ». Le Mail on Sunday et The Observer préfèrent, eux, le statu quo. « Ce n'est pas l'heure de mettre en péril paix et prospérité », écrit le premier en dénonçant « les illusions dangereuses » vendues par le camp du Brexit.