«Nous n'avons pas de manifeste ni nous sommes une tendance. Nous sommes des amis avant tout, unis amicalement. Cha ravaille de son côté et s'enrichit de l'autre. L'élément plastique importe peu. Le sujet n'est qu'un prétexte. C'est la technique qui compte, tout ce qui rentre dans le cadre de la composition, la matière, la lumière, le graphisme, le grattage...». C'est ce que s'accordent à dire les quatre artistes peintres qui forment le collectif de Maghnia. Ce groupe de créateurs en arts plastiques existe depuis le début des années 80. Après plusieurs expositions ici et ailleurs, le collectif de Maghnia poursuit son aventure et expose actuellement ses tableaux à la galerie Arts en liberté de Kouba. Si la plupart sont des autodidactes, la peinture aujourd'hui est devenue pour eux une seconde nature. Acrylique, huile sur toile ou pastel, les techniques picturales se diversifient pour libérer une constante envie de recherches stylistiques. Dans un style semi- figuratif, Mahboub Abdelkader présente une série de tableaux, oeuvre d'un regard «d'enfant» qui plonge dans ses souvenirs et nous revient avec ses images de au bain ou cette fillette jouant à la marelle. Couleurs éclatées, la peinture de Souadji Mustapha convoque l'abstrait et le semi-figuratif pour mettre en exergue «Africaines» ou plusieurs êtres en mouvement. Hamidi Ahmed, professeur de dessin dans un CEM à Maghnia, quant à lui, privilégie la technique du semi-figuratif tendant vers l'abstrait pour mettre en relief des silhouettes de «cavaliers» ou autres «chat»... Arzazi Abdelkader, vivant actuellement en France, est le seul absent du groupe. Ses oeuvres suscitent réflexion et admiration. On peut souligner sa touche par ce tableau intitulé Lumière où tout un carré noir est traversé d'une raie bleue. Le collectif se distingue par une démarche singulière, un tempérament qui refuse de se plier aux exigences de l'art académique. Une source d'épanouissement qui se nourrit par cette liberté à même de les ériger au coeur de la contemporanéité, chacun a son parcours, chacun ses idées, son monde intérieur. Quelque peu marginalisé, le groupe reste uni par un don de la communication qui n'est pas près de se «tarir»... Le public sera surpris de découvrir à cette exposition des tableaux aux touches affûtées, des visions audacieuses et édulcorées. De la générosité à fleur de peau, des compositions bien étonnantes, oeuvres de ces gars venus d'une bourgade de l'extrême ouest du pays. Un vrai cadeau pour l'oeil qui pourra apprécier une symphonie de couleurs. En clair, de l'innovation d'une grande note d'esthétisme.