Une richesse très mal exploitée Les six millions d'estivants attendus dans la wilaya sont un énorme potentiel d'acheteurs qui profiteront aux artisans. La saison estivale reprend ses couleurs après une interruption qui a duré tout le mois de Ramadhan. C'est déjà la ruée sur Tigzirt et Azeffoun où les plages sont aménagées et prêtes à recevoir les estivants qui affluent de toutes les wilayas d'Algérie. La nouveauté cette année, c'est l'arrivée sur place des expositions de l'artisanat. Au grand bonheur des estivants et des artisans, les directions concernées prévoient de faire la jonction entre les diverses fêtes et foires traditionnelles et la saison estivale. Aussi, de ce mardi 12 juillet, les plages de Tigzirt et Azeffoun se couvriront des couleurs des métiers traditionnels que les artisans locaux viendront y exposer. La décision a été prise par la direction du tourisme et de l'artisanat après un vrai travail de militantisme mené par les connaisseurs. Les six millions d'estivants attendus dans la wilaya sont en effet un énorme potentiel d'acheteurs qui profiteront aux artisans qui souf-frent justement depuis des décennies de la faiblesse de leurs ventes. Ce problème a d'une part, longtemps paralysé le développement de l'artisanat. D'autre part, le même handicap a été en partie derrière le déclin du tourisme non seulement à Tizi Ouzou, mais de toute l'Algérie. Le meilleur atout, l'artisanat, à même d'attirer le touriste étranger est dans l'abandon. En effet, depuis quelques années, des voix se sont élevées pour appeler les pouvoirs publics à revoir la gestion des fêtes et foires traditionnelles de fond en comble. Les connaisseurs jugeaient aberrant l'organisation de foires et fêtes des métiers et produits du terroir dans des villages isolés alors que des millions de visiteurs affluaient en même temps sur le littoral. C'est même criminel de ne pas faire profiter les artisans de ce potentiel. Des milliers d'artisans ont fini par baisser les bras et changer de métiers à cause de la faiblesse de leurs ventes alors qu'ils auraient pu profiter de la manne touristique des deux villes littorales de la wilaya. Ces dernières ne pouvaient, de leur côté, que bénéficier de l'attrait que constitue cette richesse traditionnelle des fins fonds de la Kabylie et des hauteurs de ses montagnes. Par ailleurs, il est également à saluer cette décision de faire enfin jonction entre la saison estivale et les foires traditionnelles en attendant l'adhésion d'autres organisateurs. L'expérience en vaut la peine. Dans l'avenir, les mêmes responsables ont un travail énorme à accomplir pour convaincre les récalcitrants et faire bouger les atavismes qui paralysent les foires et fêtes. En effet, des résistances sont encore fortes quant à la décentralisation de ces fêtes. Pourtant, ce n'est qu'un enrichissement car, la tenue de la fête du bijou d'Aït Yenni, du tapis d'Ath Hichem, de la figue à Lemsella ou de la poterie à Maâtkas n'entrave en aucun cas, que des chapiteaux soient installés sur les plages à Tigzirt et Azeffoun. Bien au contraire, la coopération entre les villages organisateurs soucieux de pérenniser leur prestige ne fera que profiter aux artisans et aux métiers en général. Enfin, notons qu'hélas, les entraves au développement du tourisme ne se limitent pas à cela, mais bien plus encore. Cette année, les connaisseurs regrettent la décision des pouvoirs publics d'annuler la concession des plages. Une décision, estiment-ils, qui fera régner l'anarchie sur les places. Les conséquences se répercuteront sur la quiétude des estivants qui trouveront du mal pour la location des tentes et des parasols à titre d'exemple.