Le Ramadhan est fini, c'est l'heure des bilans et surtout des perspectives. Si les chaînes qui sont accréditées par le ministère de la Communication sont sorties indemnes financièrement avec quelques bénéfices et une manne publicitaire, ce n'est pas le cas des autres chaînes qui n'ont pas obtenu une bonne recette publicitaire pour espérer regarder l'avenir convenablement. Les grands bénéficiaires de ce Ramadhan demeurent les trois chaînes privées: Ennahar TV, Echourouk TV et Samira TV, trois chaînes qui n'ont pas investi énormément dans leur trésorerie et qui bâtissent leur force sur des recettes publicitaires importantes. Plusieurs agences de vente d'espace de publicité comme Media Algeria et Premium ont réussi à placer plusieurs annonceurs à des prix qui défient toute concurrence. En revanche, pour les autres chaînes du PAN (Paysage audiovisuel national), l'avenir s'annonce difficile. C'est le cas pour Numidia News qui, malgré la bonne santé de son propriétaire, n'a pas réussi à s'imposer, voire à décoller. Même chose pour la chaîne Beur TV de Réda Mehigueni, qui, malgré quelques bons coups avec Cheikh Noui et Mister X est restée dans les starting-blocks. Même chose pour la chaîne El Bilad Tv, qui malgré sa caméra cachée, n'a pas attiré beaucoup de monde autour d'elle. La chaîne soeur d'El Watan TV ne voit pas son avenir audiovisuel. Perdue dans les calculs politiques, elle risque de disparaître comme toutes les autres télévisions privées non déclarées officiellement. Même chose pour la chaîne El Haddaf TV, une chaîne qui a voulu coller au Ramadhan avec le sport et qui s'est fait piéger par la caméra cachée sportive d'Echourouk TV. La télévision d'Ali Fodil a grillé la politesse à El Haddaf Tv en imposant une caméra cachée «Studio Sport» dans sa chaîne de divertissement. Enfin, pour ce qui est de Samira TV, elle demeure la seule télévision qui s'est inscrite loin de la politique du divertissement et du spectacle et qui a réussi à attirer le téléspectateur algérien. La chaîne Benna TV affiliée au groupe Echourouk n'a pas réussi pour la deuxième année consécutive à détrôner Samira TV. Cette dernière s'est inéluctablement inscrite dans le paysage audiovisuel national comme la chaîne de la ménagère de moins de 40 ans, tant recherchée par les annonceurs. Car la publicité reste toujours liée à l'agroalimentaire et aux détergents, des produits vendus toute l'année, ce qui arrange les annonceurs qui multiplient leurs passages dans les espaces télés. Devant l'absence de programmes divertissants, sportifs ou audiovisuels à long terme comme les feuilletons, les chaînes algériennes privées seront toujours en construction, alors que d'autres vont simplement s'effondrer. [email protected]