Le chef de la mission de l'ONU, Monusco, Maman Sidikou, a indiqué que le dialogue est incontournable pour éviter les risques de rechute dans une instabilité politique et le recours à la violence en République démocratique du Congo (RDC). C'était au cours d'une conférence de presse tenue jeudi à Kinshasa que le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU est revenu sur l'inquiétude de la communauté internationale face à la montée du climat politique à la veille des échéances électorales prévues au mois de décembre prochain. «Pour les Nations unies, seul un dialogue inclusif et crédible entre les parties prenantes congolaises permettrait de désamorcer les tensions actuelles, surmonter l'impasse électorale et prévenir la violence», a déclaré Mamane Sidikou. Dans ses propos, le chef de la Monusco a aussi rappelé l'inquiétude exprimée devant le Conseil de sécurité par le vice-secrétaire général des Nations unies, Jan Eliasson, face à la montée des tensions à l'approche des échéances électorales en RDC. Mamane Sidikou a par ailleurs réitéré les appels incessants lancés par la communauté internationale, dont le Conseil de sécurité des Nations unies, l'Union africaine, l'Union européenne et l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), invitant les acteurs congolais à travailler avec Edem Kodjo, facilitateur du dialogue nommé par l'UA, pour débloquer l'impasse autour du processus électoral. Le chef de la Monusco a par la même occasion encouragé les autorités congolaises à prendre des mesures pour décrisper la situation actuelle. «Dans le même ordre d'idées, j'ai toujours encouragé les leaders des divers plates-formes et partis d'opposition à faire preuve de responsabilité dans l'exercice des droits et libertés de manière à ne pas attiser les tensions qui pourraient plonger le pays dans une violence aux conséquences désastreuses», a poursuivi le chef de la Monusco. La convocation du dialogue annoncé par le président Joseph Kabila depuis l'année dernière divise profondément la classe politique de la RDC. La majorité des opposants accusent Joseph Kabila de vouloir profiter de ce dialogue pour rester au pouvoir au-delà de son mandat qui doit prendre fin à la fin de cette année. Selon le président Kabila, seul l'après-dialogue va permettre d'organiser les élections crédibles transparentes et apaisées.