La ville de Sidi Aïch, située à 45 km de Béjaïa, est un centre commercial et administratif très important, connu à l'échelle nationale. Avec son marché hebdomadaire, la ville attire chaque mercredi des milliers de citoyens qui viennent essentiellement des communes et villes environnantes pour faire leurs emplettes mais aussi pour voir des parents et des amis. Ici, à Sidi Aïch, on trouve de tout. D'où le nom «Aïch» qui veut dire vie. La légende raconte que le nom a été retenu du fait qu'il n'y a jamais eu de visiteur affamé dans cette ville. Avec ses magasins, son marché et les possibilités qu'elle offre en matière d'affaires, la localité offre non seulement du travail mais aussi du plaisir à visiter ses boutiques et son marché où l'on trouve toutes sortes de marchandises. Là, à Sidi Aïch, on vit en démocratie. Autant, il y a des mosquées pour les pieux, autant il y a des débits de boissons pour les adeptes de la bière. Jamais de l'histoire de cette ville, il a été question d'un face-à-face entre les deux camps tant les règles de respect mutuel sont respectées. A Sidi Aïch, on ne chôme pas même si l'emploi reste précaire. L'unique usine qui fait le plein en matière d'emploi fait partie des 1 200 entreprises privatisées. Il s'agit, on le devine bien du complexe Alfaditex. Le marché à lui seul, occupe la majeure partie de la jeunesse mais le temps d'une journée ou deux seulement. Certains sont satisfaits, d'autres en revanche, montrent une nette impatience de voir leur ville changer dans l'optique de leur apporter plus d'emplois, plus de perspectives. Pour autant et à l'instar des autres villes du pays, Sidi Aïch n'échappe pas aux problèmes liés aux fléaux sociaux. L'alcool, la drogue sont les deux fléaux les plus connus. A la différence des bars de Béjaïa et Akbou, ceux de Sidi Aïch n'emploient pas les , ce qui a énormément contribué à réduire l'autre fléau, la prostitution. «Cela n'exclut pas l'existence de ce fléau. Les choses se font de manière discrète», confie un habitant des lieux plutôt tolérant qui explique qu'il faut être un gars du bled pour connaître l'underground. «Quant à l'alcool et le kif», reprend un jeune, la trentaine entamée, c'est une autre affaire. Et, si le premier coule à flots, le second se vend à ciel ouvert. De plus en plus, ces jeunes sont touchés par ces fléaux, ce qui se traduit évidemment par l'explosion d'autres problèmes à l'image des agressions et des vols. Il faut dire qu'à l'exception de la Maison des fêtes et une Maison de jeunes dont l'implantation n'avait obéi à aucune considération de proximité, la ville n'offre rien en échange à la jeunesse. Mais lorsque dans les perspectives de développement, le facteur jeunesse n'est pas pris en charge, on devine clairement les lendemains incertains réservés à une masse juvénile qui demande pourtant peu de moyens, pour passer des journées moins noires et moins stressantes.