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La ville refuse d'être Medellin
BOGHNI
Publié dans L'Expression le 08 - 02 - 2005

Le kif traité et le cannabis se vendent pratiquement à ciel ouvert.
La ville de Boghni située au sud du chef-lieu de wilaya Tizi Ouzou, est un centre commercial et administratif très important. Avec son marché hebdomadaire, la ville attire chaque dimanche des centaines de citoyens venus principalement des villages et hameaux alentours faire leurs emplettes et aussi s'offrir de temps à autre l'occasion de voir parents et amis. A Boghni, on trouve de tout. La ville avec ses magasins bien achalandés et son marché regorgeant de toutes sortes de marchandises, attire les foules. D'autres disent, les mauvaises langues, qu'à Boghni il y a plus de bars qu'ailleurs, ce qui est faux! Bien entendu, il y a des débits de boissons alcoolisées, mais dans cette ville comme ailleurs, les «clients» viennent d'ailleurs. Il faut se trouver au niveau de l'hôtel, sis à l'entrée de la ville pour comprendre que finalement les gens des environs et souvent même de Bouira et de Lakhdaria viennent à Boghni pour boire et dépenser leur argent. Les citoyens de la ville, eux, ne sont pas aussi fortunés que ces maquignons qui souhaitent «se perdre» dans ces hôtels aussi chers que louches! Mais à Boghni, un peu comme ailleurs, ce qui est remarquable, c'est le chômage des jeunes gens. Il est présent et colle à la peau et les jeunes dans le but de fuir une triste réalité, s'adonnent à la consommation d'alcool et souvent à la drogue. Le kif traité et le cannabis se vendent pratiquement à ciel ouvert nous dit-on. De plus en plus de jeunes sont touchés par le fléau. Cette consommation se traduit d'ailleurs par une explosion d'autres fléaux sociaux comme le vol et les bagarres, notamment entre bandes de jeunes. Il faut dire que la ville n'offre relativement aucun loisir pour ces jeunes, la bibliothèque communale qui pouvait «ramasser» les jeunes désoeuvrés, n'existe pas et la seule Maison de jeunes de la ville est assez mal située, à la sortie ouest de la ville! Plus que les garçons, les filles sont les plus pénalisées. A part la télévision, rien n'est vraiment prévu pour elles! Boghni des adultes fait des affaires et semble ne pas trop s'intéresser à la ville de jeunes générations qui, pratiquement laissées «se débrouiller» seules face à la vie, risquent donc d'être de parfaites victimes des dealers et autres mauvais garçons! Boghni se doit de les secouer et faire en sorte que sa jeunesse échappe aux fléaux qui la menace!

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