Il reste beaucoup à faire dans une ville où la densité est très forte dans tous les domaines. Vivre à Sidi Aïch à l'heure présente, c'est vivre quotidiennement les problèmes de chômage, de promiscuité et autres fléaux sociaux, le tout enveloppé dans une atmosphère où l'ennui est le corollaire d'un manque chronique de loisirs. La ville réduite à la portion congrue après le découpage administratif de 1984, croule sous le poids de la densité au kilomètre carré, soit 9 hectares pour plus de 13.000 habitants. Cette surpopulation implique des besoins urgents à satisfaire. La gestion d'une telle cité est donc une très lourde charge, notamment pour les élus, pour les autorités politiques et les services. La satisfaction se mesure par les efforts qui ont été consacrés au cours des précédentes années qui touchent plusieurs créneaux. La taille et la qualité des efforts à fournir échaudent les plus optimistes à la faveur de ces élections locales qui énumèrent une foule de questions et les motifs à satisfaire. Car il reste beaucoup à faire dans une ville où la densité est très forte dans tous les domaines. Souvent les contraintes sont davantage subjectives qu'objectives. Parmi les nombreuses contraintes qui étreignent la ville, figure la gestion du marché hebdomadaire situé au centre de la ville qui, à chaque mercredi, provoque de désagréments à la fluidité de la circulation automobile. Le moindre arrêt d'un automobiliste provoque un grand ralentissement et le courroux des autres usagers. Aussi pour faire son marché il faut jouer des coudes. Pour couronner le tout, à la fin du marché, la ville croule dans une multitude de déchets laissés sur place par les vendeurs et une odeur nauséabonde repoussante qui chatouille les narines des passants. A cet imbroglio de gestion du marché, Dahmani Mohamed, tête de liste indépendant, nous rétorque à propos de ce marché hebdomadaire qu'il faut revoir le cahier des charges et tenter d'améliorer sa gestion en réorganisant les étals. Il est inconcevable que des produits de dératisation se vendent face à des rayons de fruits et légumes, conclut-il. Salah Beloul, tête de liste FLN, parle lui de revoir la carte du marché, autrement dit la réorganiser car, dit-il, la vente même de produits agricoles et autres denrées alimentaires le long de la rive gauche de l'oued Soummam est néfaste et risque de porter atteinte à la santé des citoyens. Les deux candidats se rejoignent également sur la nécessité de réunir les conditions nécessaires et réglementaires pour la reprise des activités de l'ex-marché de gros. L'autre grande contrainte à laquelle fait face la ville est le chômage de nombreux jeunes au parcours scolaire chaotique sillonnant toute la journée les artères de la ville pour tuer le temps et tenter de dénicher un emploi temporaire comme garçon de café ou serveur dans une gargote du fait que la localité n'est pas dotée d'un tissu industriel. La ville est également défavorisée par la nature en matière touristique et agricole qui, à travers ces deux créneaux, aurait permis aux jeunes d'exploiter les avantages qu'offre l'Ansej en la matière. Il reste donc à cette frange de la société de dénicher un local et de se lancer dans une activité commerciale. La réalisation de 100 locaux dans chaque APC est salutaire à plus d'un titre. Au plan sportif, aucune infrastructure digne de ce nom n'existe vraiment à Sidi Aïch. Certes, il existe un stade datant de l'ère coloniale non réglementaire, en dépit de l'existence d'une équipe de football qui peine à se hisser à un rang appréciable. D'autres sections tels que le karaté, le handball, la boxe continuent l'activité difficilement par manque de prise en charge réelle et effective. Sur le plan caritatif, la section du Croissant-Rouge est dissoute pour de mystérieuses raisons. Durant la période du Ramadan, ce sont les jeunes scouts qui étaient au-devant de la scène pour soulager les besoins des nécessiteux de la ville. Le secteur de la santé doté d'un hôpital de 240 lits couvrant les besoins de la daïra de Sidi Aïch, se dégrade de plus en plus. Plusieurs spécialités ont été supprimées dans la nouvelle carte sanitaire. L'hôpital est l'ombre de lui-même. C'est dans ce décor que les futurs élus sont appelés à évoluer pour apporter des correctifs ou suggérer des solutions ou, pour reprendre une boutade utilisée par de nombreux responsables «renverser la vapeur».