Dans la situation créée par la protesta populaire issue du printemps noir, et sous le couvert de «dénonciations» ou de «revendications» un vent «mauvais» attisé par des convoitises politiciennes, souffle sur les APC notamment celles appartenant à la formation politique majoritaire. Le vent de « fronde » a commencé par souffler sur les APC des villes importantes de Kabylie : Draâ Ben-Khedda, Azazga, etc. avant d'atteindre Yakouren, Tadmaït, Béni Douala, Aït Bouaddou... Suscités par des forces partisanes, ces remous, qui s'appuient sur des difficultés réelles - des difficultés d'ailleurs le plus souvent héritées des gestions successives - et sur le manque de moyens. Les difficultés des populations sont, hélas, bien réelles: c'est une piste à ouvrir, une route à bitumer, l'AEP qui n'arrive pas encore dans tous les foyers... et la liste est longue à souhait. Les APC, surtout celles issues des récents découpages et donc, ne survivant que grâce à la solidarité, sont, elles, quasiment dépourvues de moyens. Et ce, sans compter la question des dettes héritées et qui, un certain temps, a accaparé la réflexion quant au développement local. Un développement gêné par les circonstances économiques du pays et aussi par des considérations sécuritaires, sans compter les divergences partisanes. Chaque «chapelle» essayant de discréditer les élus du parti adverse, ne cherchant nullement à travailler au profit des citoyens de la commune visée, mais cherchant plus à déstabiliser l'équipe de l'APC, par citoyens interposés. Le développement local est, semble-t-il, une «chose trop importante», si importante qu'il apparaît difficile à confier aux gens qui en font un levier politicien. Les communes de Kabylie, comme celles des autres régions du pays, vivent les problèmes d'enclavement. La population, en majeure partie jeune, n'a plus la culture de la patience. Ouverte sur le monde, scolarisation et parabole aidant, la jeunesse a tellement de demandes... légitimes, au demeurant, et nos administrations... tellement de retard. Le retard qui a tendance à s'accumuler concerne les secteurs de l'habitat, de l'emploi, des loisirs, et aussi les secteurs de l'éducation et de la formation. Avec le retrait de la gendarmerie et apparemment «l'impuissance» pour, expliquent ses responsables, absence d'effectifs conséquents, la Kabylie s'est transformée en «zone spéciale» où l'Etat semble absent: les villes ayant vu la multiplication vertigineuse du commerce parallèle et des agressions, les campagnes totalement livrées à elles-mêmes. Souvent, dans les communes enclavées, seul le maire s'essaie, souvent plutôt mal que bien, à remplacer les uns et les autres. Et dans ce capharnaüm, certains politiciens à la petite semaine ne voient d'autres actions que de jeter de l'huile sur le feu pensant ainsi faire oeuvre utile. Ce en quoi, ils se trompent, bien évidemment. Certes, ce qui guide ces «militants new-look», c'est l'approche de rendez-vous électoraux. Ne pouvant pas changer le cours des événements, ils essaient de «discréditer» l'autre, celui dont on ne partage pas les positions. Et si l'on ajoute un soupçon de mensonge et un zest d'insinuation c'est tant mieux! Et le citoyen dans tout cela? Et bien, on lui conseille de partienter: «Vous verrez quand on y sera!» Ou encore: «Pour l'heure, il s'agit d'abord d'abattre telle ou telle APC». Après on verra!