Après Jéricho, le contrôle sécuritaire concernera Bethléem, Tulkarem, Kalkiliya et Ramallah. Ouverture du point de passage d'Errez, libération de 500 détenus palestiniens, transfert, aujourd'hui de la ville de Jéricho en Cisjordanie au contrôle sécuritaire de l'Autorité palestinienne... sont entre autres les mesures prises par Israël en guise d'application des engagements passés lors du sommet de Charm El Cheikh avec l'Autorité palestinienne. La dernière mesure en date est la remise hier aux Palestiniens des corps de 15 activistes tués par l'armée israélienne dans la bande de Gaza. Les restes des activistes, tués en menant des attaques anti-israéliennes dans la bande de Gaza en tentant de s'infiltrer dans des colonies juives, ont été transportés à bord d'ambulances depuis l'institut médico-légal Abou Kabir près de Tel-Aviv. Ils doivent être remis aux Palestiniens à Errez, où des dizaines de leurs parents ainsi que des représentants de l'Autorité palestinienne, attendaient leur arrivée en fin de matinée. Une cérémonie d'hommage aux «martyrs» est prévue au siège du Conseil législatif à Gaza avant l'enterrement des corps dans différents cimetières. Selon des sources palestiniennes, les activistes avaient été tués par l'armée israélienne entre le 23 septembre et le 6 octobre 2004. Parmi eux figurent sept combattants du mouvement Hamas et le reste appartient à d'autres groupes armés. Outre la remise des corps, présentée par Israël comme un geste à l'égard de la nouvelle direction palestinienne, l'Etat hébreu doit transférer mardi aux Palestiniens le contrôle sécuritaire dans la région de Jéricho en Cisjordanie. Le commandant des forces israéliennes en Cisjordanie, le général Gadi Eisenkut a rencontré dimanche soir le chef de la Sécurité palestinienne en Cisjordanie, le général Haj Ismaïl Jaber, pour coordonner ce transfert, a-t-on appris de source sécuritaire palestinienne. L'armée israélienne n'est pas présente dans la ville de Jéricho mais en contrôle les accès. Après Jéricho, le contrôle sécuritaire doit être transféré aux Palestiniens à Bethléem, Tulkarem, Kalkiliya et Ramallah, selon la source sécuritaire palestinienne. Ces transferts font suite au sommet de Charm El-Cheikh (Egypte) du 8 février au cours duquel le Premier ministre israélien, Ariel Sharon et le leader palestinien Mahmoud Abbas, ont annoncé la fin de plus de quatre ans de violence. Pour sa part, le président de l'Autorité palestinienne avait conclu avec les groupes armés palestiniens, notamment le Hamas et le Jihad islamique, un accord portant sur le respect de la trêve avec Israël. Toutefois et en dépit d'une baisse sensible, la violence ne s'est pas totalement estompée depuis ce sommet. D'ailleurs, Israël craint les menaces des juifs ultras opposés au retrait de Gaza. Réagissant à la campagne d'intimidations et les menaces proférées à l'encontre de plusieurs ministres de son gouvernement, Ariel Sharon a déclaré que «Ca ne peut pas continuer!» Lettres, fax et appels anonymes menaçants, affiches, autocollants et graffitis vengeurs : depuis plusieurs semaines, les principaux dirigeants israéliens sont dans le collimateur des ultras. «Sharon, on aura ta peau». Ce slogan apparaît sur les murs des villes du pays, où une affiche a aussi récemment été accolée représentant le chef de gouvernement vêtu de l'uniforme de l'Armée rouge et barrée du mot «Le dictateur».