L'Etat hébreu accepte de transférer dès aujourd'hui le contrôle sécuritaire de Jéricho à l'Autorité palestinienne et n'exclut pas, pour la première fois, la possibilité d'une libération de prisonniers. Lsraël a fait deux pas importants envers l'Autorité palestinienne en acceptant de leur confier, dès aujourd'hui, le contrôle de Jéricho et en n'excluant plus, pour la première fois, la possibilité d'une libération de prisonniers condamnés pour des attentats. Cependant, les gestes de l'Etat hébreu ont toutefois été tempérés par les déclarations d'Ariel Sharon, qui a rejeté les efforts menés parallèlement par l'Autorité palestinienne pour obtenir une trêve officielle des groupes radicaux palestiniens. “Le cessez-le-feu qu'essaient d'obtenir les Palestiniens n'est pas une solution, et il ne signifie pas l'abandon de l'option terroriste”, a déclaré Sharon à son homologue néerlandais Jan Peter Balkenende en visite à Israël. Il ajoute, par ailleurs, que “les organisations terroristes n'abandonneront pas leurs actions contre I'Etat hébreu. Elles vont profiter du calme temporaire, pour prendre en otage le processus politique jusqu'à ce qu'elles décident de le saboter”. Le retrait israélien de la région de Jéricho (Cisjordanie) qui doit débuter aujourd'hui se fera par étapes sur une période de quatre semaines, a indiqué hier un haut responsable palestinien. Rappelons qu'un accord sur le transfert de Jéricho au contrôle sécuritaire palestinien a été conclu lundi soir, lors d'une rencontre entre le ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz, et le ministre palestinien de l'Intérieur et de la sécurité, Nasr Youssef. “L'accord prévoit le démantèlement de deux barrages, ceux de Na'ama et Ein Al-Douyouk, et le déploiement d'une force policière palestinienne armée dans le village d'Ojja”, a déclaré M. Erakat. “Les forces de sécurité palestiniennes vont arrêter les Palestiniens recherchés à Jéricho et Israël se retirera du barrage du DCO dans quatre semaines”, a-t-il ajouté. Il est à noter que le barrage de DCO (District coordination and liaison office) est le plus important point de contrôle israélien à l'entrée de Jéricho. Après cette ville, Israël doit transférer, en principe vendredi, le contrôle sécuritaire aux Palestiniens à Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie. Par ailleurs, le ministre palestinien chargé de la question des prisonniers, Soufian Abou Zeïdeh, a rencontré la ministre israélienne de la Justice, Tsipi Livni, pour une réunion de coordination avant une prochaine vague de libérations de détenus palestiniens. À la suggestion, de Abou Zeïdeh, de prendre en considération la libération de Palestiniens détenus pour des attentats commis avant 1994, date à laquelle les accords d'Oslo ont donné aux Palestiniens un début d'autonomie, Livni a répondu : “Nous allons étudier cela.” Pour le moment, aucune date n'a été donnée concernant les futures libérations mais, selon une source officielle, les deux parties sont tombées d'accord pour se rencontrer à nouveau dans deux semaines. Signalons que les Israéliens et Palestiniens avaient convenu, en février dernier, au sommet de Charm El-Cheikh, de libérer 900 détenus. Les dirigeants de groupes armés palestiniens, pour leur part, avaient laissé entendre qu'ils étaient prêts à déclarer un cessez-le-feu officiel si Israël faisait davantage de concessions, notamment sur le dossier des détenus palestiniens et du contrôle des villes de Cisjordanie. Par ailleurs, le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, a déclaré, lundi dernier, lors de sa rencontre avec Mahmoud Abbas, que “la communauté internationale est résolue à œuvrer avec les parties pour avancer vers l'application de la feuille de route et s'assurer que le jour n'est pas loin où un Etat palestinien sera établi au côté d'Israël”. N. A./agences