Le président de l'APN Une réflexion est en cours en vue de réduire les indemnités des députés «absentéistes». A travers son entretien à l' APS, le président de l'APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa, qui a défendu le bilan des deux chambres parlementaires, s'est attelé à démentir, tour à tour, toutes les déclarations, arguments avancés par les partis de l'opposition sur la manière avec laquelle ont été adoptés les projets de loi découlant de la révision de la Constitution. Il a nié que «les récents projets de loi soumis à la chambre basse du Parlement aient été votés à la hussarde». Il a affirmé que «lesdits projets ont fait l'objet d'étude et de débat avant leur vote». A la veille de la clôture de la session de printemps du Parlement, Ould Khelifa a expliqué que le caractère «urgent» est prévu dans le règlement intérieur de l'Assemblée et le gouvernement est en droit de diligenter la présentation des projets de lois si des délais sont préalablement fixés ou en cas de nécessité; néanmoins «les lois présentées récemment ne s'inscrivent pas dans ce cadre». Répondant aux voix reprochant à l'Etat d'avoir accéléré l'adoption de la révision constitutionnelle, il a affirmé que «la vérité était tout autre». Selon lui, «toutes les parties concernées ont été associées à la série de consultations...». Il a affirmé que l'examen de ces textes juridiques, tels les projets de loi relatifs au régime électoral et à la Haute instance indépendante de surveillance des élections (Hiise), et les statuts des personnels militaires et des officiers de réserve a duré plus d'un mois, les séances «tenues au niveau de certaines commissions ont dû parfois être prolongées jusqu'au matin, d'autant que leur examen au niveau du Parlement a coïncidé avec le mois de Ramadhan». Concernant la loi portant régime électoral qui avait suscité de vives critiques de la part de l'opposition, le président de l'APN a expliqué que «cette loi est venue pour conférer davantage de crédibilité aux partis». Il a assimilé le taux de 4% exigé pour l'admission du dossier de candidature à la moyenne imposée d'ordinaire pour tout examen. Pour lui, l'opposition de certains partis à l'article 73 de cette loi portant sur cette condition, «n'est pas une mauvaise chose en soi en ce sens qu'elle s'inscrit dans le cadre de la défense de la liberté d'opinion et vise à garantir leur présence à l'avenir, notamment en prévision des prochaines échéances de l'année prochaine, à savoir les législatives et les élections locales». Il a rappelé que la loi portant régime électoral amendée renferme «la résolution du problème épineux du poste de président de l'APC, qui sera désormais confié à l'élu ayant obtenu la majorité des voix». Concernant la grande polémique suscitée au sujet des dispositions relatives à l'obligation de réserve prévue dans les statuts des personnels militaires et des officiers de réserve, il est «tout à fait normal» que l'obligation de réserve soit appliquée dans toutes les institutions sensibles de l'Etat, en premier lieu l'institution militaire. «Il est inconcevable qu'un fonctionnaire du corps de sécurité divulgue, une fois mis à la retraite, des secrets ou adopte des positions qui vont à l'encontre de l'intérêt suprême du pays», a-t-il ajouté. A une question sur le recul du contrôle parlementaire qui fait de l'APN et du Conseil de la nation de simples chambres de résonance, il a estimé que «de telles affirmations sont dénuées de tout fondement».La prochaine législature, a-t-il précisé, «sera marquée par une présence soutenue de l'opposition». Sur les prochaines législatives, il a estimé que «ces échéances devront conférer une plus grande clarté aux contours de la scène politique nationale à travers le maintien des partis jouissant de crédibilité et une base populaire solide». Le nombre des partis politiques devant participer aux législatives serait supérieur ou inférieur au nombre actuel, mais ce qui est sûr, a-t-il dit, est que «leur participation répondra à des conditions objectives qui n'ont rien à voir avec le programme, la nature ou l'idéologie du parti». S'agissant de l'absentéisme à l'APN, il a indiqué que «ce phénomène trouvera prochainement une solution dans le cadre du nouveau règlement intérieur du Parlement...». Il a fait savoir qu'une «réflexion est en cours en vue de réduire les indemnités des députés absentéistes», conformément à la nouvelle réglementation. Pour ce qui est de la programmation des questions orales, souvent dépassées, il a imputé le retard aux obligations intenses du gouvernement ainsi qu'à celles des députés.