C'est hier que s'est ouverte la 9ème édition du Festival international d'Oran du film arabe au théâtre régional de la ville éponyme, où elle se tiendra jusqu'au 27 juillet. Une édition marquée par une sévère restriction budgétaire et d'invités qui verra la participation de 34 films entre longs et courts métrages et documentaires, représentant 14 pays arabes. Côté long métrage la Syrie est représentée par deux films, «Fania wa tabadad», réalisé par Nadjda Ismail Anzor et «Bintidar el Kharif (attente de l'automne) par Ali Wajih. «Fania wa tatabadad» relate les agissements de «Daesh» à l'encontre d'un village syrien avant que l'armée syrienne ne reprenne la situation en main avec l'aide des enfants de cette ville. L'oeuvre cinématographique raconte l'histoire d'une fillette de 11 ans enlevée par des hommes armés pour la marier à un de leurs «émirs» sournois avant que l'armée ne puisse la libérer. Le deuxième long-métrage présente une histoire où se croisent la politique et le romantisme au milieu des troubles et du désordre sur un fond de crise. L'Egypte sera représentée par «Nawara» de Hala Khalil qui traite du Printemps arabe dans la société égyptienne, décrivant la vie quotidienne d'une fille vivant dans un quartier pauvre et marginalisé. La Tunisie pour sa part sera présente avec «Khoussouk» de Fadhel El Djaziri qui aborde l'extrémisme et le terrorisme en Tunisie à travers l'histoire d'un inspecteur de police chargé d'enquêter sur un assassinat en relation avec un réseau terroriste de propagande et de recrutement pour la Syrie. L'Algérie sera représentée par trois longs métrages et non des moindres. Il s'agit d'abord de «La route d'Istanbul» de Rachid Bouchareb, qui aborde l'histoire d'une mère belge qui part à la recherche de sa fille en Syrie, engagée avec les troupes islamistes radicales. Les deux autres films sont «Le puits» de Lotfi Bouchouchi qui n'a cessé cette année de glaner des prix dans différents festivals de par le monde et enfin «Addhel wal kandil» (l'ombre et la lampe) de Rym Laâradj qui revisite la grève des étudiants Algériens du 19 mai 1956, une date qui représente une étape importante et un message au monde que l'Algérie ne sera jamais française. Le Liban quant à lui sera présent à travers le film «Kerr Kebir» de Marjan Bouchaâya qui touche à la question du trafic de drogue dans le Monde arabe. Le film palestinien «Al Madina» (la ville)» de Omar Cherkaoui traite de l'exil et l'espoir de retour à la terre et aux racines. De l'Irak, le long métrage «Samt erraai» (silence du berger) du réalisateur Raâd Machtet raconte une histoire d'une société où se mélangent les traditions rurales et les tabous abordant les mutations notamment en milieu de jeunes. Le film émirati «Sayer El Djenna» de Saeed Salmin Al Marri aborde, quant à lui, la passion pour l'aventure et la curiosité et l'attachement à l'authenticité chez les jeunes Arabes. Le Maroc enfin sera présent avec le film «Massafet mil bi hidhaï»(Distance d'un mile avec mes chaussures» de Saïd Khellaf qui traite du phénomène des enfants de la rue. Présidé par le réalisateur de Soulam ila Dimachq (une échelle pour Damas) et Bab al-Maqam, à savoir Mohammad Malas, le jury de cette section comprendra l'actrice et réalisatrice algérienne Fatima Belhadj (qui a une expérience dans la réalisation à travers les séries «Hadeth oua hadith» et «Chouf wach rak tchouf» et le long métrage «Mal watni) l'acteur égyptien Asser Yassin (Imarat Yakoubian), l'actrice palestinienne Ruba Bilal et l'acteur français Jean-Baptiste. Côté court métrage, c'est le réalisateur et acteur algérien Rachid Benallal qui été choisi comme président. Les membres du jury sont de l'actrice marocaine installée aux Emirats arabes unis, Mayssa Maghrebi qui a participé à plusieurs oeuvres cinématographiques au Golfe arabe, ainsi que l'actrice franco-libanaise Laetitia Eido, qui a campé le rôle de Lalla Fatma N'soumer. S'agissant de la catégorie documentaire c'est le réalisateur tunisien de «Plus jamais peur,» Mourad Ben Cheikh, qui présidera le jury. Il sera aux côtés de l'actrice et productrice Carole Abboud, le critique cinématographique jordanien Najih Hassan, le critique algérien Djamel Hazourli et le Français Michel Serseau. Et c'est parti donc pour la course dans les salles obscures et les nerfs des coulisses du festival dont les rouages s'émiettent année après année. Connaîtra-t-il cette année les améliorations qu'il mérite? c'est ce que nous allons voir...