L'adieu au combattant, au diplomate, à l'artiste et à l'homme d'Etat Plusieurs personnalités nationales à l'image de Reda Malek, Mouloud Hamrouche, ses amis et ses anciens collègues du Malg à leur tête, Ould Kablia, ont tenu à rendre un ultime hommage au défunt. Ils étaient tous là. Ses compagnons, ses proches, des responsables militaires et civils, les membres du gouvernement, des personnalités politiques et historiques, des représentants de la société civile et des anonymes. Ils ont accompagné l'ancien président du Conseil constitutionnel, Boualem Bessaih, à sa dernière demeure. Le défunt, inhumé hier au cimetière d' El Alia à Alger, a rendu l'âme jeudi dernier des suites d'une longue maladie, à l'âge de 86 ans. Il a été nommé le 11 juin dernier par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, en tant que ministre d'Etat, conseiller spécial et représentant personnel du président de la République. Tous les membres de l'actuel gouvernement ainsi que des anciens ministres ont assisté aux obsèques de l'ex-ministre des Affaires étrangères. Etaient également présents le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel ainsi que des personnalités politiques et nationales. Le président de l' APN, Larbi Ould Khelifa, celui du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, le président du Conseil constitutionnel, Mourad Medelci, le ministre d'Etat, directeur de cabinet à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, ont également assisté à l'enterrement. On distinguait aux alentours du carré des Martyrs des personnalités à l'image de l'ex-chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche. Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, celui du RND, mais aussi les ex-patrons du FLN et du MSP, à l'image de Abdelaziz Belkhadem et Bouguerra Soltani ont été remarqués sur les lieux. Plusieurs personnalités nationales à l'image de Reda Malek, ses amis et anciens collègues au Malg, à leur tête l'ex-ministre de l'Intérieur, Ould Kablia, et l'ex-ministre des Moudjahidine, Saïd Abadou, ont tenu à rendre un ultime hommage au défunt. Dans une oraison funèbre, on a rappelé les qualités du défunt et son dévouement dans l'accomplissement de son devoir et missions en tant qu'homme d'Etat. Né en 1930 à El Bayadh, Boualem Bessaih, homme politique et homme de lettres, a occupé plusieurs postes politiques et diplomatiques. Le défunt était aussi l'auteur de plusieurs ouvrages littéraires et historiques notamment sur l'Emir Abdelkader et du scénario du film historique: Epopée du Cheikh Bouamama. Il a au lendemain de l'independance en 1962 occupé les fonctions d'ambassadeur dans plusieurs capitales européennes et arabes, dont Berne, Le Vatican, Le Caire, Koweït City, Rabat.Il est nommé ensuite secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, en 1971. Quelques années plus tard, il entre au gouvernement et occupe plusieurs postes ministériels. Il est nommé successivement ministre de l'Information, ministre des Postes et Télécommunications, ministre de la Culture et enfin ministre des Affaires étrangères en 1988. Boualem Bessaih a été nommé lors du précédent remaniement ministériel, le 11 juin 2016 ministre d'Etat, Conseiller spécial et Représentant personnel du président de la République. En 1997, il est nommé membre du Conseil de la nation au titre du tiers présidentiel, puis élu président de la Commission des Affaires étrangères de ce Conseil. Après avoir occupé le poste d'ambassadeur auprès du Maroc, il est nommé président du Conseil constitutionnel en septembre 2005 par le président Bouteflika, poste qu'il occupa jusqu'à mars 2012. Bensalah rend hommage au défunt Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah a adressé, hier, un message de condoléances à la famille du défunt Boualem Bessaih, dans lequel il a indiqué que l'Algérie avait perdu en la personne du défunt «un homme d'Etat qui a voué sa vie au service de sa Patrie». «Dieu a voulu rappeler auprès de lui Boualem Bessaih et l'Algérie perd en sa personne un nationaliste et un homme d'Etat qui a voué sa vie au service de sa patrie», a-t-il écrit dans son message. Le défunt était «un moudjahid de la première heure et a occupé les hautes fonctions de ministre, d'ambassadeur, de parlementaire (président de la commission des Affaires étrangères au Conseil de la nation) et de président du Conseil constitutionnel jusqu'à ce qu'il soit nommé par le président de la République, Conseiller spécial et Représentant personnel, en guise de reconnaissance de ses compétences et de son apport», lit-on dans le message. «Le défunt au parcours riche, était un intellectuel qui s'est inspiré dans ses précieux ouvrages, du combat de sa nation, de sa culture et de son patrimoine. De par ses qualités, le défunt mérite respect et considération.» «En cette douloureuse épreuve, je vous présente mes sincères condoléances les plus attristées et l'expression de ma profonde compassion, priant le Tout-Puissant d'accueillir le défunt en Son Vaste Paradis», a-t-il conclu. Message de condoléances du président Bouteflika «L'Algérie pleure l'un de ses meilleurs fils» Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a affirmé hier, dans un message de condoléances adressé à la famille du défunt moudjahid Boualem Bessaih qu'il était «un grand homme à la hauteur des missions qu'il a habilement assumées». «Nos voix ne peuvent que se taire face à la volonté d'Allah», a dit le président Bouteflika dans son message, ajoutant «que dire face à la perte de mon cher ami et compagnon de lutte politique et diplomatique, le défunt ministre d'Etat, conseiller spécial et représentant personnel, le moudjahid Boualem Bessaih». Et de poursuivre: «que dire de cette source jaillissante de sagesse et de mesure, de littérature et d'art, de poésie et de finesse, de diplomatie pondérée et de politique avisée, d'expérience longue et émérite, de fidélité en amitié et de loyauté à la patrie, de vertus et de valeurs. Des qualités qui ont fait sa grandeur, une grandeur à la hauteur des missions qu'il a habilement assumées dans toutes les fonctions qu'il a occupées avec mérite, aussi bien en tant qu'ambassadeur de son pays, que chef de sa diplomatie, président de son Conseil constitutionnel, en somme un homme d'Etat». «Je perds aujourd'hui un ami cher dont les avis et les idées m'ont éclairé et inspiré et un homme de lettres qui m'a toujours fasciné par la finesse et la pertinence de son style et les thèmes qu'il choisissait en histoire et préfaçait dans le domaine du cinéma en mettant en valeur les hauts faits des symboles de la révolution algérienne à travers l'histoire», a affirmé le chef de l'Etat. Et d'ajouter: «Si moi je pleure toutes ses louables qualités, l'Algérie pleure en lui l'un de ses meilleurs fils, un homme reconnu pour la pertinence de son opinion, la profondeur de sa pensée et la perspicacité de son esprit. Elle pleure un fils loyal, un diplomate brillant et un politique émérite qui a, de tout temps, défendu avec force ses intérêts et avec courage sa révolution et qui a porté haut sa voix dans tous les fora et à partir de toutes les tribunes». «Par ces qualités, il demeurera un exemple pour les générations et un modèle à suivre dans la fidélité au serment», a soutenu le président Bouteflika. «Aujourd'hui que s'éteint cet esprit vivace, nous ne pouvons que nous résigner devant la volonté d'Allah en le priant d'accueillir le défunt en Son Vaste Paradis», a écrit encore le président Bouteflika. Et de poursuivre en évoquant l'immense peine de sa famille, ses proches et tous ses compagnons de lutte: «Je prie Allah de leur accorder courage et consolation. Puissent-ils trouver réconfort aussi bien dans le souvenir de ses hauts faits que dans la foi que telle est la destinée de toute âme», rappelant que «les patients recevront leur récompense sans compter.» «En cette douloureuse épreuve, j'adresse mes condoléances les plus attristées aux enfants du défunt, à sa famille, à ses proches et à ses compagnons, priant Allah Tout-Puissant, de l'accueillir en Son Vaste Paradis, de les assister et de leur prêter courage et consolation», a-t-il ajouté. «...Et fais la bonne annonce aux endurants qui disent, quand un malheur les atteint: certes nous sommes à Allah et c'est à Lui que nous retournons, ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur ainsi que la Miséricorde, et ceux-là sont les biens guidés», a conclu le président Bouteflika.