Cette mise au point vient répondre au «coup de gueule» des familles. Les uns divergent dans la critique dans des termes virulents, les autres ressurgissent dès lors de leur mutisme pour mettre en valeur leur sentiment du devoir accompli. En effet, la réaction de la direction de l'entreprise Cnan Group aux propos tenus par les familles des victimes du naufrage du Béchar ne s'est pas du tout fait attendre. Les responsables de la Cnan Group se disent «écoeurés» par les déclarations des familles des victimes de la tragédie survenue le 13 novembre dernier au port d'Alger. Lesquelles déclarations rendues publiques, rappelle-t-on, à la suite d'un point de presse tenu, mardi dernier, au siège du Snommar à Alger, tenaient lieu d'un véritable réquisitoire contre les responsables de la Cnan, accusés d'avoir fait montre de mépris à l'égard des proches des victimes. Des accusations que réfute en bloc, pour sa part, la direction de la Cnan Group à travers son communiqué parvenu, hier, à notre rédaction. «Dès les premières heures de la tragédie ayant entraîné l'échouage du Batna et le naufrage du Béchar, une cellule de crise sociale a été mise au sein de la Cnan», a-t-on mentionné dans le même communiqué. Ses rédacteurs ont ajouté que cette «cellule de crise» a oeuvré immédiatement et a pris en charge les familles des marins disparus sur le Béchar en matière de transport de leur lieu de résidence vers le siège de la Cnan Group, d'accueil et d'information ainsi qu'en termes de restauration et d'hébergement. Les responsables de la Cnan ont mis en valeur, en outre, dans leur communiqué, l'assistance apportée aux familles des victimes, en les assurant de leur accompagnement auprès de la Gendarmerie nationale pour le constat du décès, au tribunal pour le retrait du permis d'inhumer, à l'APC pour le retrait de l'acte de décès, et enfin à l'enterrement des corps à l'intérieur du pays. Concernant l'indemnisation des seize familles des naufragés du Béchar, la direction de la Cnan persiste et signe dans son communiqué que parmi ces familles, six ont été indemnisées par la Cnan et la Cnas, deux familles ont perçu l'indemnité Cnan en attendant celle de la Cnas et cinq autres familles n'ont toujours pas été indemnisées parce que les corps des disparus n'ont pas été retrouvés. «Aucune démarche concernant l'indemnisation de ces cinq familles ne peut être entreprise sans acte de décès, selon la loi en vigueur», a-t-on encore mentionné dans le communiqué de la Cnan Group. Cette mise au point vient répondre au «coup de gueule» des familles des victimes qui qualifient l'attitude des responsables évoqués de «dérobade», comme le dira M. Yousfi Berraba, porte-parole des familles des victimes, ou bien, mieux encore, à «un comportement irrespectueux envers la mémoire des marins disparus», tel que l'a mentionné M.Bahboub, frère de l'officier mécanicien du Béchar, porté à ce jour disparu, à la suite du naufrage du navire. En mettant l'accent sur de tels propos, les familles des victimes du Béchar tentent d'accréditer la thèse relative à un manque de considération de la part de la Cnan Group, concernant notamment leur indemnisation en qualité d'ayants droit. Enfin, un point de presse sera tenu, demain, au siège de cette entreprise pour de plus amples informations. Affaire à suivre.