C'est désormais officiel. La fête de la forge revient cette année dans sa 2ème édition. C'est une tradition millénaire chez les habitants du village Ihitoussène où elle se tiendra donc à partir du 6 août. Un riche programme culturel a été préparé par les organisateurs qui comptent recevoir un grand nombre de visiteurs. Pour la circonstance, Ihitoussène s'est paré de toutes les couleurs. Un beau village perché sur les hauteurs de Bouzeguène. Son histoire est indélébilement marquée par le métier de maréchal-ferrant et de forgeron. Connu depuis longtemps comme un village de forgerons, les jeunes d'aujourd'hui comptent réinventer le métier même s'il fallait ressusciter le cheval. En fait, beaucoup estiment que ce n'est pas chose impossible. Le métier peut être réinventé même si l'ère est dominée par les métiers du numérique. Il est vrai que l'on ne peut réinventer l'époque où le cheval, le mulet et l'âne étaient des moyens de transport. Cette époque est irréversiblement partie. Le maréchal-ferrant ne suera plus pour armer ces beaux quadrupèdes remplacés par les quadricycles au moteur ronronnant. Il est vrai aussi que cette seconde édition est l'occasion de transmettre aux pouvoirs publics le message des forgerons qui vivent de grands problèmes. Il faudra d'abord, à cette occasion, rappeler au ministère du Travail que la forge a été rayée de la nomenclature des métiers. Un handicap pour la poursuite de l'exercice de cette profession à notre ère. Les représentants des pouvoirs publics qui assisteront certainement à la cérémonie d'ouverture samedi prochain seront aussi informés des difficultés des quelques forgerons encore en exercice à se procurer la matière première comme le charbon et le fer. Le métier peut-il être remplacé par celui de soudeur? Tout porte à croire parmi les forgerons que l'absence de ce métier dans la nomenclature est un pas vers sa disparition et son remplacement par celui de la soudure métallique. Mais, en fait, des voix s'élèvent de partout pour proposer d'insérer ces métiers et ces activités ancestrales dans les activités artisanales. L'évolution rapide du monde et les moyens utilisés par l'homme impliquent une adaptation au même rythme ou la disparition. Bien sûr que le maréchal-ferrant ne deviendra pas mécanicien pour vivre. Mais ne peut-on pas ressusciter le cheval comme moyen pédestre dans le tourisme de montagne? Le Djurdjura est très beau. Chaque centimètre aussi haut et loin soit-il peut attirer le touriste, même à cheval. Ce n'est là qu'un moyen de rendre le cheval et le mulet utiles afin de faire revivre des métiers. Le défi est grand, mais les gens d'Ihitoussène ont toujours su dompter le fer par le feu. Se trouver un débouché dans le créneau du tourisme est une grande possibilité pour les forgerons. Et les moyens sont nombreux. Enfin, notons que la fête de la forge qui s'installe peu à peu à Ihitoussène comme tradition attire de plus en plus de visiteurs. Le village accueillera des gens de divers horizons venus découvrir ce beau métier. Un riche programme est attendu, fait de conférences et d'expositions. Des démonstrations de fabrication de pièces de forge. Les visiteurs assisteront aussi à une autre démonstration sur les techniques de ferrage de mulets. Une visite guidée se tiendra aussi le même jour au niveau de Tahanuts du village Ihitoussène où se tient la forge ancestrale.