Le procureur de la République, Fodhil Takherroubt, annonçant les résultats de l'expertise de la gendarmerie Jeudi dernier en milieu d'après-midi, un verdict pas comme les autres a été prononcé. «Malheureusement, les résultats des tests ADN ont confirmé qu'il s'agit de la petite fillette de quatre ans Nihal Si Mohand», a affirmé Fodhil Takherroubt, procureur de la République près le tribunal des Ouacifs. Nihal s'est envolée vivre désormais avec des anges comme elle au Paradis, nous laissant, nous tous, dans cet enfer. Oui enfer, car ce qui s'est produit dépasse l'atrocité. Comment continuer à croire en la vie après cette horreur? Comment entretenir l'espoir? Difficile de trouver des réponses à ces questions après ce cauchemar. Comment expliquer aux enfants qui ne cessent de poser des questions sur Nihal? Muets, nous restons muets devant un tel drame inédit dans la région. Ce jeudi dernier en milieu d'après-midi le procureur de la République près le tribunal des Ouacifs a prononcé un verdict pas comme les autres. Un verdict qui condamne l'humanité tout entière pour n'avoir pu se prémunir contre une telle sauvagerie. «Malheureusement, les résultats des tests ADN ont confirmé qu'il s'agit de la petite fillette de quatre ans Nihal Si Mohand», a affirmé Fodhil Takherroubt, le procureur de la République près le tribunal des Ouacifs. L'orateur a rappelé que depuis la disparition de la victime, tous les moyens ont été mobilisés pour se lancer à sa recherche dans l'espoir de la retrouver vivante. Pendant plus de 10 jours, toute la région des Aït Toudert a été passée au peigne fin avant que la robe entachée de sang de Nihal ne soit retrouvée au lieu-dit Azaghar. Et le lendemain, des traces de la petite fille. Même si officiellement l'annonce du décès de Nihal n'a été faite que jeudi dernier, il n'en demeure pas moins que depuis le jour où la robe a été retrouvée, les espoirs que Nihal revienne vivante se sont amenuisés. Même les membres des deux familles paternelle et maternelle de Nihal n'ont gardé qu'un infime espoir que les choses ne tournent pas au drame. Un drame qui sera confirmé après que l'Institut national de criminologie et criminalistique de Bouchaoui eut rendu les résultats du test ADN. Il y a lieu de noter que moins d'une heure avant que le procureur de la République n'anime sa conférence de presse au tribunal des Ouacifs, ce dernier s'est rendu au domicile des oncles maternels de Nihal pour informer le père de la triste nouvelle, comme il le lui avait promis lors de sa première visite mercredi dernier en fin de journée. Juste après la fin de la conférence de presse, les alentours du tribunal se sont transformés en une véritable aire de deuil. Des dizaines de citoyens présents sur les lieux avaient le visage livide tant la peine qui les rongeait ne pouvait aucunement être dissimulée. La nouvelle s'est ensuite propagée telle une traînée de poudre aux quatre coins de la région et même dans le pays tout entier. La maison familiale des oncles de la mère de Nihal a été envahie par des centaines de citoyens en plus de ceux de la région qui ne l'ont pas quittée depuis plus de dix jours. Tous les yeux étaient embués de larmes et les regards étaient hagards car, si la région a eu à vivre de nombreux événements douloureux, c'est la première fois qu'une telle barbarie, qui ne dit pas son nom, soit enregistrée. Malgré la douleur incommensurable, quelques parents de Nihal ont réuni leur courage et ont pu s'exprimer devant les caméras et les dictaphones des journalistes à l'instar de la grand-mère de Nihal. Cette dernière, malgré l'ampleur de l'épreuve, n'a pas oublié de remercier les centaines d'hommes et de femmes qui ont été à leurs côtés durant les 15 jours précédents ainsi que pour leurs efforts de recherches. La tante maternelle de Nihal a aussi dit quelques mots en annonçant notamment que les funérailles de Nihal auront lieu dans la ville d'Oran, où réside la famille Si Mohand, qui est originaire d'Iboudrarène au sud de la wilaya de Tizi Ouzou. Hier, vendredi, en début d'après-midi, l'information selon laquelle l'enterrement aura lieu à Oran a été officiellement confirmée par les concernés. L'inhumation de la petite fille de quatre ans à Oran est la volonté de sa mère, a-t-on appris. D'ailleurs, les parents et la famille de Nihal Si Mohand ont quitté le village Aït Ali (dans la commune d'Aït Toudert) hier en direction de leur habitation à Oran. Il y a lieu de noter en outre, que lors de la conférence de presse animée jeudi dernier par le procureur Fodhil Takherroubt celui-ci a confirmé qu'une enquête est en cours pour élucider cette affaire, mais compte tenu du secret de l'instruction, aucun élément ne peut être dévoilé pour l'instant. Enfin, soulignons aussi que depuis jeudi, date de l'annonce du décès de Nihal Si Mohand, les réactions d'indignation et de dénonciation unanimes, ainsi que de solidarité avec la famille de Nihal et les habitants des Aït Ouacif, n'ont pas cessé d'être rendues publiques, notamment de la part des partis politiques, des élus locaux et nationaux, mais aussi de la part de personnalités politiques nationales à l'instar de Ahmed Ouyahia, secrétaire général du Rassemblement national démocratique et de la fédération de Tizi Ouzou du Front des forces socialistes, etc.