Après les augmentations introduites dans la loi de finances 2016, le gouvernement n'hésitera pas à recourir au portefeuille des Algériens pour remplir les caisses de l'Etat. La rentrée sociale ne sera pas sans surprise. Les Algériens appréhendent, d'ores et déjà, d'éventuelles augmentations. Face à une crise économique qui persiste et des réserves de change en net recul, le pire est à craindre. Les déclarations annoncées de part et d'autre par le gouvernement n'augurent pas de bonnes choses. L'Exécutif qui multiplie les recettes dans le cadre du plan d'austérité ne va pas hésiter à recourir au portefeuille des Algériens pour remplir les caisses de l'Etat. La baisse des prix du pétrole de plus de 70% en deux ans, pousse le gouvernement à chercher de nouvelles ressources. Le projet de loi de finances 2017, qui est en cours de finalisation, ne fera pas de cadeau. Il promet d'apporter son lot de décisions qui ne vont pas plaire forcément aux citoyens. Ce projet est censé marquer un nouveau tournant dans la politique de gestion de l'argent public par l'Etat. «Cette loi de finances sera élaborée sur la base des ressources attendues», avait affirmé le grand argentier du pays Hadji Baba Ammmi lors de l'adoption du projet de loi sur le règlement budgétaire 2013 à l'APN. Ce qui confirme davantage l'orientation du gouvernement à serrer encore plus la ceinture. Certes, pour le moment aucune fuite n'a été signalée sur le contenu dudit projet, il n'en demeure pas moins que le discours politique officiel donne un avant-goût de ce que sera la prochaine loi budgétaire du pays. Le gel des projets d'infrastructures, la réduction des budgets des secteurs, ainsi que l'arrêt des financements des collectivités locales sont les différentes mesures annoncées au courant de l'année 2016 par le gouvernement en vue de faire des économies. Ce qui laisse déduire que la loi de finances 2017 ne sera pas épargnée par ce genre de mesures. Celle-ci sera, sans doute, une suite de la loi de finances 2016 qui a ramené une série d'augmentations qui ont touché de plein fouet le portefeuille des ménages. Les prix de l'électricité, la vignette automobile, le carburant, le tabac sont autant de produits qui ont été revus à la hausse l'année dernière en raison de la crise économique. Malgré les dénonciations de la classe politique et la tension au sein du front social, le gouvernement n'a pas cédé sur les augmentations.A rappeler que la TVA sur l'électricité a augmenté à 17% pour toute consommation d'électricité dépassant les 125 kilowatt/heure (kWh). La loi de finances 2016 a maintenu le taux réduit de 7% pour la consommation inférieure à 125 kWh, ce qui traduit de manière implicite le réajustement des tarifs gelés durant une décade (fixés à 4,37 dinars le kWh). Ce qui a été perceptible dans la facture trimestrielle. Les citoyens ont été surpris en mars dernier par la facture salée de l'électricité qui a dépassé la moyenne de 2500 à 5000 DA pour une famille moyenne et à consommation modérée. Parfois, la facture atteint jusqu'à 10.000 DA pour ne pas dire plus en raison de la forte consommation d'énergie due à l'utilisation de climatiseurs en période caniculaire et de chaudières électriques. A l'instar de l'électricité, le prix du carburant a été revu à la hausse en 2016. Dans le but de générer de nouvelles recettes fiscales et permettre de compenser le déficit budgétaire, le gouvernement a augmenté la taxe sur les produits pétroliers (TPP) qui était de 1 à 2,91 DA le litre pour les essences (normale, super et sans plomb) et à 2,91 DA pour le diesel. La vignette automobile a été également revue à la hausse. Ebranlés par la cherté de la vie, les Algériens craignent une éventuelle augmentation du tarif de l'eau, laquelle a été revendiquée à maintes reprises.