A plus d'un mois du rendez-vous, il règne une ambiance faite d'optimisme qui concourt à la réussite du Sommet. La préparation du Sommet de la Ligue arabe, prévu les 22 et 23 mars prochain à Alger, va bon train. Le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, porteur d'une invitation de la part du chef de l'Etat au président égyptien, Hosni Moubarak, a annoncé une réunion préparatoire du Sommet au niveau des ministres des Affaires étrangères, les 19 et 20 mars à Alger. D'ores et déjà, tous les dirigeants arabes approchés par les émissaires du président de la République ont montré un intérêt certain pour la réunion d'Alger qui coïncidera avec le 60e anniversaire de la Ligue arabe. «Le président Moubarak a affirmé que tous les chefs d'Etat arabes sont conscients de la nécessité de conjuguer leurs efforts pour la réussite du sommet», a indiqué le porte-parole de la présidence égyptienne Souleimane Awad, comme pour souligner l'importance qu'accorde ce pays, initiateur de l'organisation, et qui a eu un différend avec l'Algérie autour de la réforme de la Ligue proposée par Alger, à un sommet censé constituer un virage majeur dans la vie de l'organisation panarabe. L'envoyé spécial de Bouteflika a, par ailleurs, affirmé avoir perçu auprès des dirigeants arabes une réelle volonté de faire du prochain sommet un succès, tant au plan de la participation, qu'on annonce d'ores et déjà comme un record, mais également du point de vue politique, où il est attendu une attitude solidaire de la nation arabe sur les dossiers chauds qui font l'actualité au Moyen-Orient. Dans une déclaration à la presse à l'issue d'une rencontre avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, Abdelkader Bensalah a indiqué que tout laisse prévoir un sommet rassembleur. «Tous les contacts et préparatifs concernant le sommet présagent d'un sommet qui marquera un tournant décisif de l'histoire de la Ligue arabe et de l'action arabe commune», a-t-il affirmé. A plus d'un mois du rendez-vous, il règne donc une ambiance optimiste qui concourt à la réussite du sommet, même si l'ordre du jour, à savoir la réforme de la Ligue arabe, est des plus lourds que les Arabes ont eu à discuter. Et pour cause, le Grand Moyen-Orient (GMO) proposé par les Américains n'est pas du goût de toutes les capitales arabes qui, chacune pour son compte, tente de lui donner la définition qui l'arrange. Cela dit, l'on espère que la réunion des ministres des Affaires étrangères arrivera à «arrondir les angles» dans le sens de donner un maximum de chances à l'aboutissement du projet arabe «rénové». Seule inconnue à ce tableau qu'Alger veut idyllique n'est autre que le fait que le président libyen, a habitué ses homologues à des sorties imprévisibles. Mais, au-delà des aspects anecdotiques que peut receler le prochain Sommet de la Ligue arabe, il est clair que l'enjeu est de taille pour une région qui connaît d'innombrables soubresauts, avec notamment la situation en Irak, en Palestine et plus récemment au Liban, en sus des menaces de plus en plus précises des Etats-Unis contre la Syrie. Les Arabes ont fort à faire, le 22 mars prochain, mais l'essentiel est qu'ils parviennent à se réunir au grand complet, auquel cas, ce serait déjà une victoire en soi.