Un nouveau contingent de 600 ouvriers et de 300 marchands avait été autorisé à se rendre en Israël Le retrait de l'armée israélienne de cinq villes palestiniennes, conformément à l'accord de Charm El Cheikh, est imminent, après l'approbation, hier, par le gouvernement israélien du retrait de la bande de Gaza et l'évacuation des colonies installées dans cette région après plus de 37 ans d'occupation. Avant le début de la réunion, dix-sept ministres du cabinet Sharon ont annoncé qu'ils voteraient en faveur de l'évacuation de la bande de Gaza et des 8000 colons installés dans cette région ainsi que ceux de quatre implantations du nord de la Cisjordanie, alors que cinq ministres ont prévenu qu'ils s'y opposeraient. A noter qu'à l'ouverture du conseil des ministres, le Premier ministre israélien a estimé que «l'évacuation des implantations de la bande de Gaza et de Samarie (nord de la Cisjordanie) est vitale pour l'avenir de l'Etat d'Israël» avant d'ajouter que «ce n'est pas une journée facile ni un jour heureux, l'évacuation d'implantations est un processus très douloureux pour leurs habitants, pour les Israéliens ainsi que pour moi et les autres membres du gouvernement», a ajouté le Premier ministre. Une fois le vote acquis, M.Sharon et le ministre de la Défense Shaoul Mofaz pourront signer des ordres déterminant les zones à évacuer ainsi que les dates d'évacuation des colonies. Le conseiller juridique du gouvernement Menahem Mazouz a imposé un délai minimum de cinq mois entre l'annonce de l'évacuation et son application afin de permettre aux colons de s'y préparer. Le démantèlement aura lieu en quatre étapes. Le gouvernement devra se réunir et voter avant de pouvoir passer à la phase suivante. «Toute l'opération sera achevée à la fin de l'année», a ajouté ce responsable sans être en mesure d'être plus précis. Le «gouvernement va aussi voter sur le tracé de la clôture qui répond aux besoins de sécurité d'Israël ainsi qu'aux décisions de la Cour suprême» israélienne, a également annoncé M.Sharon. Le tracé modifié de la barrière de séparation que le cabinet doit approuver «mord» moins sur les territoires palestiniens que le précédent. Il englobe environ 7% de la Cisjordanie occupée (hors Jérusalem-Est, annexée) contre 16% pour le tracé initial, tout en incluant les plus importantes implantations où vit la grande majorité des quelques 240.000 colons israéliens. Présentée par Israël comme une «clôture antiterroriste», la barrière devant s'étendre sur plus de 700 km, se présente sur quelques dizaines de kilomètres sous forme d'une muraille de béton. Elle est qualifiée de «mur de l'apartheid» par les Palestiniens, car elle empiète sur la Cisjordanie et réduit d'autant le territoire d'un futur Etat palestinien. La Cour internationale de Justice (CIJ) a réclamé le 9 juillet 2004 son démantèlement et l'Assemblée générale de l'ONU a voté le 20 juillet, à une majorité écrasante, une résolution exigeant qu'Israël respecte cet avis. Mais Israël a poursuivi les travaux qui devraient s'achever à la fin de l'année. Sur le front diplomatique, le nouvel ambassadeur de Jordanie est arrivé dimanche à Tel-Aviv, après une absence de représentation diplomatique de quatre ans, a indiqué une porte-parole de l'ambassade jordanienne. La Jordanie et l'Egypte, les deux seuls pays voisins d'Israël à avoir signé des traités de paix avec l'Etat hébreu, ont annoncé le retour de leurs ambassadeurs en Israël après le sommet israélo-palestinien le 8 février à Charm El-Cheikh, en Egypte. A noter que l'adoption par Israêl du retrait de la bande de Gaza, intervient le jour même du retour de l'ambassadeur de Jordanie à Tel Aviv. Par ailleurs, et pour faire montre de sa bonne volonté vis-à-vis de l'Autorité palestinienne, l'Etat hébreu a autorisé le retour de seize Palestiniens de Cisjordanie expulsés par Israël vers la bande de Gaza depuis 2003. Par ailleurs, le porte-parole militaire a annoncé qu'un nouveau contingent de 600 ouvriers et de 300 marchands de la bande de Gaza avait été autorisé à se rendre en Israël à partir d'hier. Cependant la paix demeure fragile entre les deux belligérants, puisque, hier encore, deux Palestiniens ont été blessés par des tirs de soldats israéliens près de la frontière égyptienne dans le sud de la bande de Gaza, a-t-on indiqué de sources médicales palestiniennes et militaires israéliennes.