L'avocat du parti affirme que «les faits reprochés au secrétaire national du parti ne sont pas établis». Le Front des forces socialistes (FFS) a réuni, hier, son secrétariat national au siège du parti. Un rendez-vous consacré, en grande partie, selon le premier secrétaire national, M. Ali Laskri, à définir les actions que compte entreprendre le plus vieux parti de l'opposition à la veille du procès de M.Kamel Fekhar, premier secrétaire fédéral du parti à Ghardaïa qui doit comparaître devant la chambre criminelle de Ghardaïa le 27 février. Ce dernier, qui a fait l'objet d'un mandat d'arrêt lancé par le juge d'instruction près le tribunal de Ghardaïa le 5 octobre dernier, a été arrêté le 1er novembre à la sortie de la salle Omnisports d'Aïn Benian, où il avait coanimé la conférence-débat qui a regroupé, à l'occasion du cinquantenaire du 1er Novembre, MM.Aït Ahmed, Abdelhamid Mehri et Mouloud Hamrouche. Plusieurs charges sont retenues contre le militant du FFS, désigné comme «le principal instigateur des émeutes de Ghardaïa», notamment «incendie et destruction des lieux publics et incitation à la rébellion». Notons que sur une cinquantaine de détenus arrêtés au moment des émeutes survenues au courant du mois d'octobre dernier, 11 ont été condamnés à des peines de prison ferme pour «attroupement illégal et incitation à la révolte», par la chambre correctionnelle du tribunal de Ghardaïa. Mais les charges retenues contre M.Fekhar sont plus lourdes. Conscient de cette situation, le parti, et selon M.Laskri, s'attelle à préparer un plan de «riposte» pour dénoncer ce qu'il qualifie de manoeuvre politico- judiciaire. Ce qui est sûr c'est que la direction du parti sera présente le 27 février aux côtés de Fekhar, comme nous l'a confirmé hier, M.Laskri. Par ailleurs, M.Bouchachi, membre du collectif d'avocats, engagé par le parti, s'est dit confiant du dénouement du procès. Contacté, hier, par nos soins, ce dernier affirme que «les faits reprochés à M.Fekhar ne sont pas établis», ajoutant que «rien ne prouve dans le dossier remis à la justice que le premier secrétaire fédéral de Ghardaïa ait participé directement ou indirectement à la destruction des biens publics». «Je pense que le 27 février, l'appareil judiciaire va rendre justice à Kamel Fekhar». Il convient de rappeler que dans un point de presse animé par ce dernier, le FFS a rendu le wali responsable de «l'envenimement de la situation en refusant de recevoir les commerçants contestataires». Documents à l'appui, le militant du FFS avait signalé des dépassements des services de l'ordre, citant par là même des «cas de torture», et «d'abus d'autorité». Enfin, le FFS accuse tout bonnement le pouvoir de vouloir créer une crise entre les différentes communautés qui cohabitent à Ghardaïa. Sur un autre chapitre, le secrétariat national réuni, hier, a abordé le volet organique du parti. Le FFS qui compte organiser son 4e congrès au courant de cette année , a entamé un plan «d'assainissement démocratique de ses structures», avec notamment l'installation des commissions fédérales chargées de préparer les congrès fédéraux électifs. L'opération qui a touché les wilayas du Centre sera achevée le 31 mars, selon des informations concordantes. Avec la clôture de cette opération, le parti aura emprunté la dernière ligne droite avant le congrès, annoncé pour le premier semestre 2004 puis reporté pour des raisons internes au parti. Interrogé sur cette question, Laskri s'est contenté de déclarer que «la date sera connue lorsque le parti aura fini de régler les questions liées à l'organisation du parti».