C'est la deuxième fois en quelques semaines que M.Trump invoque le sarcasme pour essayer de calmer une tempête de critiques qu'il a déclenchée. Donald Trump a affirmé hier qu'il était sarcastique quand il a accusé le président Barack Obama et Hillary Clinton d'être les fondateurs du groupe Etat islamique. Des propos incendiaires qui ont soulevé une nouvelle fois la question de savoir si le candidat républicain était présidentiable. Plus de 70 républicains, choqués par la campagne du milliardaire et inquiets du risque d'une déroute du parti en novembre, ont écrit à leur parti pour qu'il arrête de la financer et qu'il se concentre plutôt sur les élections législatives qui auront lieu en même temps que la présidentielle, a révélé le quotidien Politico, vendredi. «Ils ne comprennent pas le sarcasme?» a tweeté le candidat républicain, s'attaquant comme il le fait fréquemment aux médias et dans ce cas à la chaîne CNN. C'est la deuxième fois en quelques semaines que M. Trump invoque le sarcasme pour essayer de calmer une tempête de critiques qu'il a déclenchée. Dans le cas de l'EI, l'argument du candidat semble peu probant. Dans un entretien avec Hugh Hewitt, un animateur d'une émission de radio conservatrice qui lui a donné à plusieurs reprises l'occasion de revenir sur l'usage du terme «fondateur», M. Trump a affirmé que c'était bien le mot qu'il voulait utiliser. Donald Trump avait déjà affirmé avoir été sarcastique et sciemment mal compris par une presse hostile lorsqu'il avait incité les services de renseignement russes à retrouver des messages privés d'Hillary Clinton, son adversaire dans la course à la Maison Blanche. Une déclaration qui avait provoqué un tollé, y compris dans les rangs des agences de renseignement américaines. Un ancien directeur de la CIA, qui a servi sous plusieurs présidents y compris républicain, avait même accusé M. Trump d'être un agent de la Fédération de Russie qui s'ignore. Après la nouvelle polémique sur l'EI, l'équipe de campagne de Mme Clinton a affirmé une nouvelle fois «que quiconque capable de tomber si bas, aussi souvent, ne devrait jamais être autorisé à devenir notre commandant-en-chef». Côté républicain pour les signataires de la lettre à la direction du parti, la coupe est également pleine. «La capacité de Donald Trump à diviser, son incompétence, ses imprudences et son impopularité record risquent de transformer cette élection en raz-de-marée démocrate», avancent-ils dans cet avertissement au président du parti républicain, Reince Priebus. Ces signataires appellent à un «transfert immédiat» des fonds du parti vers les élections sénatoriales (un tiers du Sénat va être renouvelé en novembre) et à la Chambre des représentants (la totalité des 435 postes sont en jeu), pour aider les candidats républicains dont les perspectives électorales sont affaiblies par l'impopularité de M.Trump. Evoquant les épisodes polémiques les plus récents, les signataires estiment qu'ils se sont ajoutés à «une campagne de colère et d'exclusion qui s'est moquée et a offensé des millions d'électeurs, y compris les handicapés, les femmes, les musulmans, les minorités».Cette lettre, qui dénonce aussi les «dangereuses tendances autoritaires» de M.Trump, a commencé à circuler cette semaine et devrait être envoyée la semaine prochaine à M.Priebus. Elle a déjà été signée par de nombreux responsables et membres clé du parti, selon Politico.