Les troupes du GNA bombardent les derniers abris de l'EI à Syrte Le centre de commandement de l'organisation terroriste, abrité par le Centre de Conférences Ouagadougou, est tombé totalement entre les mains des forces composées en majorité par les milices de Misrata, ralliées en mai dernier au gouvernement d'union nationale que conduit Fayez al Sarraj. Vingt-trois Egyptiens victimes d'un enlèvement par des ravisseurs qui exigeaient le paiement d'une rançon ont été libérés après une dizaine de jours de détention par les forces spéciales libyennes qui sont parvenues à en finir avec la résistance acharnée des snipers et des auteurs d'attentats-suicides du groupe autoproclamé Etat Islamique dans le centre névralgique de Syrte. Les otages ont été libérés par «les forces spéciales libyennes en coordination avec les ser-vices de renseignements généraux égyptiens», selon la télévision égyptienne qui a montré des ouvriers passant la frontière en agitant des drapeaux égyptiens. Le centre de commandement de l'organisation terroriste, abrité par le Centre de Conférences Ouagadougou, est tombé totalement entre les mains des forces composées en majorité par les milices de Misrata, ralliées en mai dernier au gouvernement d'union nationale que conduit Fayez al Sarraj. Celui-ci avait d'ailleurs indiqué mercredi dernier que la présence au sol de militaires étrangers n'était pas souhaitée, assurant que l'armée libyenne est en mesure de lutter seule contre Daesh et d'éradiquer cette menace. Le général Mohamed al Ghasri, chef de l'armée libyenne, a évoqué la prise simultanée «de l'hôpital Ibn Sina, du campus (...) de l'université de Syrte, des bâtiments de la Banque al-Wahda et de la Banque nationale du Commerce». Le bilan des pertes dans les rangs des forces du GNA s'élevait à 16 morts alors qu'une centaine de blessés ont été admis à l'hôpital de Misrata, «certains dans un état grave». Plusieurs quartiers résidentiels dont un complexe de villas d'hôtes restaient encore à nettoyer aux alentours du port et de l'hôtel présidentiel. Depuis le lancement de cette offensive, le 12 mai dernier, l'armée du GNA a perdu quelque 300 combattants et nourri un certain nombre de polémiques. C'est ainsi qu'on a appris que des éléments des forces spéciales américaines sont bel et bien présents à Syrte, pour conseiller et seconder l'offensive des forces loyales à Tripoli qui avait appelé l'aviation US à bombarder les positions de l'EI dans les poches de résistance à Syrte, ouvrant ainsi la voie à la prise totale de cette ville distante de plus de 200 km de la capitale libyenne. Cette présence a-t-elle donné des idées à certains médias italiens? Mercredi, toujours, certains d' entre eux ont spéculé sur l'engagement de membres des forces spéciales italiennes en Libye, contraignant le gouvernement italien à expliquer qu'il s'agit de militaires en mission de supervision des opérations de déminage ainsi que d'entraînement des forces du gouvernement d'union nationale (GNA) qui mènent l'offensive contre le groupe Etat islamique dans son bastion de Syrte, au nord du pays. Cette situation complexe n'est pas prête de s'achever car la prise de Syrte aura beau marquer un tournant décisif dans l'éradication de la menace terroriste en Libye, les groupes de cette obédience sont toujours actifs dans les régions désertiques et du côté de la frontière égyptienne, notamment. Outre l'Etat islamique, les membres d'Al Qaïda au Maghreb, qu'ils appartiennent à la mouvance tunisienne ou au groupe de Mokhtar Belmokhtar y sont depuis plusieurs années comme des poissons dans l'eau, se livrant entre autres activités au trafic d'armes. C'est pourquoi le succès des forces loyales au GNA à Syrte demeure tout à fait relatif, surtout que, plus au sud, les troupes du général Khalifa Haftar continuent de camper sur leur position initiale: le rejet de toute reconnaissance du GNA, d'une part, la menace d'attaquer les installations pétrolières en cas de reprise des activités, d'autre part. A quoi s'ajoute un soutien circonstancié au Parlement de Tobrouk qui n'a toujours pas avalisé l'installation du GNA et qui se concentre pour le moment sur les combats que l'armée de Haftar livre à Benghazi contre l'EI.