Le Premier ministre du gouvernement d'union nationale libyen (GNA), Fayez al-Sarraj, a appelé hier ses compatriotes à soutenir l'offensive pour reprendre Syrte au groupe Etat islamique alors que les autorités parallèles dans l'Est refusent d'y participer. «Nous saluons les victoires remportées par nos fils (...) dans la bataille pour la libération de Syrte (...) de l'organisation Etat islamique (EI)», a déclaré M. Sarraj dans une allocution télévisée. «Les victoires sur ces fronts méritent d'être l'exemple d'un projet national pour lutter contre le terrorisme», a-t-il souligné, appelant les Libyens à «s'unir derrière ce projet national» pour combattre l'EI. L'offensive contre le fief de l'EI a été lancée le 12 mai par les forces du GNA et celles-ci ont repris sur leur chemin d'autres localités aux jihadistes, dont le port, l'aéroport international et une importante base aérienne avant de parvenir à cette ville. Après avoir rapidement progressé dans leur offensive, les forces fidèles au gouvernement d'union ont été ralenties, depuis dimanche, dans la zone résidentielle où sont retranchés les jihadistes, par les francs-tireurs et les engins explosifs disséminés. Placées par le GNA sous un commandement conjoint basé à Misrata, à 200 km à l'ouest de Tripoli, à mi-distance entre la capitale libyenne et Syrte, les forces pro-GNA sont composées de milices fortement armées des villes de l'ouest, principalement celles de Misrata qui sont les mieux armées avec des avions MiG et des hélicoptères d'attaque. L'opération anti-EI, qui a déjà fait 140 morts parmi les forces pro-GNA et plus de 500 blessés, bénéficie d'un large soutien dans les villes de l'ouest libyen qui ont rallié le GNA dès son installation dans la capitale le 30 mars alors qu'elle est totalement ignorée par les autorités parallèles basées dans l'Est. Les autorités qui «gèrent» les régions dans l'est libyen, refusent de céder le pouvoir au GNA et considèrent les forces combattant les jihadistes dans l'ouest comme «des milices hors-la-loi». De leurs côtés, les forces du gouvernement parallèle, commandées par le général controversé Khalifa Haftar, combattent depuis deux ans des groupes islamistes à Benghazi et dans sa région et peinent à libérer la totalité de la ville. Selon des responsables américains, il y aurait en Libye quelque 5.000 jihadistes de l'EI, et la grande majorité d'entre eux, dont de nombreux étrangers, seraient à Syrte, conquise par l'EI en juin 2015.