Les partis redoutent que le Parlement prochain soit celui des quotas. En prévision des législatives prochaines, la politique des quotas s'invite dans le débat au sein des partis politiques toutes obédiences confondues. En plus d'entraves dues au durcissement des règles du jeu, il y a des partis qui redoutent cette perspective et ceux qui s'y accommodent tacitement. L'achat de voix et la récompense des clientèles politiques par des sièges aux assemblées et au gouvernement ont assombri la vie politique depuis fort longtemps. Lors de son meeting tenu hier à la salle omnisports à Sidi Moussa (Baraki), Moussa Touati, président du FNA, qui a vivement critiqué le nouveau Code électoral, a indiqué que «nous voulons que la parole soit redonnée au peuple aux élections prochaines pour qu'il n'y ait plus de Parlement de quotas». La pasionaria du PT, a évoqué cette question lors de la dernière réunion de son bureau politique: «L'organisme ou celui qui se chargeait de la distribution des quotas lors des élections n'est plus le même», dixit Mme Hanoune qui ne préfigure pas les élections prochaines comme une priorité de sa formation, en les qualifiant de diversion. Selon le député du FJD, du parti de Djaballah, Lakhdar Benkhelaf «la restructuration opérée au sein des services de renseignement, présentée du reste comme un pas de plus vers la consécration d'un Etat civil par les partis proches du pouvoir, aurait la chance d'être concrétisée, si elle avait été accompagnée par la promulgation des lois qui régissent l'action politique, notamment une loi électorale qui vise à redessiner une nouvelle carte politique se fondant sur la suppression de la politique des quotas. Cependant, poursuit-il, «les articles 73 et 94 du nouveau Code électoral, instaurant l'obligation d'obtenir 4% des suffrages exprimés lors des élections précédentes pour la validation d'une liste électorale, participent à définir à l'avance les résultats de prochains scrutins». Quant au MSP, qui n'a pas encore annoncé sa décision de participer ou non aux législatives, indique par la voix de son chargé des affaires politiques, Farouk Tifour, à ce propos, que la culture des quotas est propre aux partis majoritaires, tandis que le MSP considère que les conditions actuelles, dont la partialité de l'administration, la dépendance de la justice, ne permettent pas la tenue d'élections législatives «crédibles». Le porte-parole du RCD, Atmane Mazouz, a souligné que «la décision de participation ou non de son parti aux législatives sera prise lors de la session ordinaire du conseil national, instance suprême du parti, prévue avant la fin de l'année en cours». A propos des échéances prochaines, il a indiqué que «le RCD lutte pour des élections transparentes pour que le choix du peuple soit garanti et respecté». Quant à la politique des quota, il souligne que «c'est la facture à payer en 2017 car les lois organiques sur le régime électoral et celle portant la mise sur pied de la haute instance de la surveillance des élections, sont des lois restrictives, conçues pour privilégier les partis au pouvoir et réduire le poids et la place de l'opposition au sein des institutions de l'Etat».Pour le parti de Talaie El Houriyet, la dernière révision constitutionnelle «n'a servi au bout de compte qu' à la dénaturation du pluralisme politique et à l'amélioration du rendement de la tricherie politique et de la fraude électorale». «Au lieu de donner un nouveau souffle au pluralisme politique, la nouvelle loi organique sur le régime électoral et la loi organique sur la surveillance des élections, représentent une véritable machine de guerre contre l'opposition nationale à laquelle le régime politique en place est déterminé à imposer une compétition politique déloyale dont il fixe les conditions, établit les règles et prédétermine les résultats en persistant à recourir de manière éhontée à la tricherie politique et à la fraude électorale.» Le secrétaire général du mouvement El-Islah, qui se dit prêt à participer aux législatives, a plaidé hier lors de sa conférence de presse pour le gel des deux textes de loi relatifs aux élections et à la haute instance nationale de supervision des élections, adoptés par le Parlement. Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani a déclaré ouvertement à Oran que «l'ère des quotas d'élus dans les différentes assemblées est terminé». Par ailleurs, l'opposition prône la mise en place d'une instance indépendante de gestion des élections et la promulgation d'une Constitution consensuelle. Pour les partis de l'Icso et ceux de la Cltd, l'Etat civil est le résultat d'élections indépendantes et libres organisées par une instance indépendante.