L'instance compte créer un groupe de travail pour préparer un projet de mémoire de l'opposition. Une divergence de taille a marqué hier la rencontre au sommet de l'Instance de consultation et de suivi de l'opposition (Isco), qui s'est tenue hier au siège du RCD. Si tous les acteurs partagent le même diagnostic sur les assauts continus que le régime lance contre les droits et les libertés, le pluralisme politique et l'intégrité des processus électoraux, en revanche ils divergent sur la question relative à la participation au non aux prochaines élections. Alors qu'un groupe de partis dont Jil Jadid estime que le boycott constitue une parade au raidissement autoritaire du régime, un autre, à l'image du MSP, considère que la participation aux législatives et aux élections locales prochaines constituent peut-être une solution. Les partisans du boycott soulignent qu'il est temps d'envoyer un message clair à l'opinion publique car le pouvoir, qui est en train de fermer le jeu, s'apprête à aller vers une large fraude lors des scrutins à venir. Ainsi, si toutes les réactions vont dans le même sens, il y a l'absence d'une position commune à même de faire savoir à l'opinion publique que l'opposition est unie autour des objectifs de défense des droits et des libertés, de la préservation de l'intégrité du pluralisme politique et de la lutte contre la fraude électorale. Cette rencontre s'est tenue en présence de Me Ali Yahia Abdennour. La majorité des leaders de partis ont pris part à cette réunion. «Les atteintes multiformes et multidirectionnelles aux droits et aux libertés, le nouveau régime électoral et l'instance de surveillance des élections telle qu'envisagée relèvent de la provocation et d'un défi lancé à l'opposition nationale...», a estimé hier Ali Benflis. Pour ce dernier, rien ne presse de se prononcer maintenant sur l'attitude à adopter vis-à-vis des futures échéances électorales car, souligne-t-il, «d'abord cela serait prématuré tant le délai qui nous sépare de ces échéances est encore relativement long et nul ne peut prédire les développements susceptibles d'intervenir dans ce délai. Ensuite, il est clair que l'attitude à adopter relève des attributions de chaque formation politique en fonction de sa lecture de la situation politique et des objectifs politiques qu'elle assigne à sa participation ou sa non-participation à ces échéances électorales à venir». «Cette réunion intervient à un moment où le peu qui reste d'une vie démocratique subit des assauts particulièrement violents sur les trois fronts du pluralisme politique, de l'intégrité des processus électoraux et des libertés et des droits, notamment la liberté d'opinion, la liberté d'expression et la liberté de la presse, de même que la défense des droits de l'homme, les droits civiques et politiques et le droit à l'information», est-il indiqué. Là à travers son communiqué, l'instance réaffirme le maintien de l'action commune de l'opposition. Elle dénonce la poursuite du scénario des atteintes multiformes et multidirectionnelles aux droits et aux libertés et l'exploitation de la justice à des fins politiques. Elle considère l'annulation des projets de développement au niveau de collectivités locales comme preuve éclatante de l'échec des politiques de replâtrage du gouvernement face à la crise économique qui secoue le pays. L'Icso compte créer un groupe de travail auquel sera confiée la tâche de préparer un projet de mémoire de l'opposition sériant les nouvelles atteintes aux droits et aux libertés, identifiant les reculs imposés au pluralisme politique et dévoilant les nouvelles formes de la tricherie politique et de la fraude électorale qui sont venues s'ajouter aux anciennes.