Au moment où beIN Sports a traîné en justice l'Algérie, le Maroc entend traîner devant le Conseil de la concurrence du Maroc, la chaîne qatarie et cela pour abus de position dominante. En effet, une société marocaine spécialisée dans l'événementiel, la société Palm Production, a osé attaquer en justice le groupe audiovisuel qatari pour abus de position dominante, dénonçant le fait que beIN Sports détienne l'exclusivité des droits de diffusion des grands événements sportifs sur toute la région Afrique du Nord et Moyen-Orient (Mena). La plainte a été déposée le mois d'avril 2016, quand la société Palm Production avait alors refusé de payer les 2 millions de dollars réclamés par beIN Sports pour la diffusion, au Maroc, de la coupe d'Europe 2016 qui se tenait en juin dernier en France. 2 millions de dollars demandés par beIN Sports est une somme jugée exorbitante par la société marocaine, qui affirme que l'Uefa propose ce même type de service pour un tarif correct de 8000 dollars. Après avoir épuisé toutes ses voies légales et après avoir relancé le groupe pour essayer de trouver un terrain d'entente, la société marocaine a décidé d'aller en justice. Mais la société marocaine peut-elle avoir gain de cause? Impossible, surtout qu'elle ne peut s'adresser directement à l'Uefa qui a cédé tous les droits à beIN Sports pour la région Mena. La seule solution pour la société marocaine, c'était de se fier au Conseil de la concurrence du Maroc, pour faire enquête et pour statuer sur l'affaire. Il est clair, qu'il est difficile, pour une quelconque société et entreprise d'attaquer le groupe médiatique beIN Sports, quand celui-ci a déjà verrouillé les contrats au niveau des instances sportives concernées. La sortie médiatique des Marocains est seulement une manière pour l'opérateur marocain de pousser le groupe qatari à faire marche arrière dans sa logique commerciale. Il est clair que le groupe qatari puise des ressources des pays arabes riches comme l'Algérie et le Maroc, pour acheter des opérations en Europe. Il ne fait jamais payer l'Egypte ou la Tunisie pour les matchs qu'il diffuse. Même chose pour la Jordanie ou encore la Palestine. Et cela pour des considérations politiques et humanitaires. Le Qatar a toujours fait payer cher et à coups de millions de dollars, les demandes de cessions des droits d'images à l'Algérie pour la coupe d'Afrique et la Coupe du monde. Ce monopole des images a été contrecarré durant les Jeux olympiques grâce au partenariat avec l'Asbu. Mais les Qataris ont plusieurs cordes à leur arc et peuvent à chaque coup rebondir pour récupérer ce qu'ils ont perdu en Europe. [email protected]