La Corée du Nord est en train de planter de nouvelles mines terrestres dans le nord de la zone démilitarisée (DMZ) qui la sépare de la Corée du Sud, a indiqué hier le Commandement des Nations unies en Corée (UNC). Des militaires nord-coréens ont été vus installant des mines sur la rive nord du pont dit «de non retour», près du village frontalier de Panmunjom, a déclaré un porte-parole de l'UNC, organisme qui supervise l'armistice qui a mis fin à la Guerre de Corée en 1953. L'UNC a «fermement» condamné cette opération de l'Armée populaire de Corée du Nord dans un communiqué, soulignant que «la présence de tout engin ou munition sur ou près du pont compromet sérieusement la sécurité des personnes des deux côtés». Des milliers de personnes, souvent des enfants en âge scolaire, prennent régulièrement part à des visites à la DMZ, rappelle l'UNC. En dépit de son nom, la DMZ qui sépare les deux Corée est l'une des frontières les plus militarisées au monde, truffée de miradors et mines terrestres. Elle fonctionne comme une zone tampon, s'étendant sur deux kilomètres de chaque côté de l'actuelle frontière. La guerre de Corée (1950-53) a pris fin par un armistice, mais aucun accord de paix n'a jamais été signé entre les deux pays, qui sont donc techniquement toujours en guerre. L'UNC s'est refusé à «spéculer» sur les raisons de cette implantation de mines, mais selon une source militaire, citée par l'agence de presse sud-coréenne Yonhap, il pourrait s'agir d'une tentative d'empêcher l'éventuelle défection de soldats de la ligne de front. Les relations intercoréennes sont actuellement très tendues. Lundi, Pyongyang a menacé Séoul de frappes nucléaires au premier jour de manoeuvres annuelles entre militaires sud-coréens et américains. La tension s'est récemment accrue après une vague de défections au Nord, la plus emblématique étant celle, annoncée la semaine dernière, du numéro deux de l'ambassade de Corée du Nord en Grande-Bretagne. Dimanche, un responsable du ministère sud-coréen de l'Unification a mis en garde contre le risque que Pyongyang ne fomente des attentats ou ne prépare des projets d'assassinats de transfuges ou de militants anti-nord-coréens.