Plus que quelques jours, et c'est la rentrée pour les grands et les petits les partenaires sociaux ont exprimé leur inquiétude par rapport au déroulement de ce rendez-vous scolaire. Plus de 8 millions d'élèves vont rejoindre le chemin des cours dans une semaine. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, animera, aujourd'hui, une rencontre avec les responsables des directions de l'éducation à travers le pays, en prévision de la rentrée scolaire, et ce dans les cadre des préparatifs visant à assurer son déroulement dans de bonnes conditions, en adéquation avec les moyens humains et matériels mobilisés pour la circonstance. En effet, loin de cette image idyllique de l'école algérienne présentée par le ministère de l'Education, les partenaires sociaux de Benghebrit, quant à eux, adoptent un discours critique, différent de celui des officiels dans lequel ils ont exprimé leur inquiétude par rapport au déroulement de ce rendez-vous scolaire. Pour ces derniers, les mêmes lacunes du passé persistent encore et encore en dépit des assurances de la ministre de l'Education, en soulevant des problématiques liées aux manque d'effectifs d'enseignants, manque d'encadreurs faute de révision du statut particulier du personnel de l'Education nationale, la surcharge des classes. Ces derniers n'y vont pas par quatre chemins pour dénoncer les conditions de la rentrée. Ils affirment au passage que les assurances de la ministre de l'Education, portant sur les efforts consentis par son département pour une meilleure prise en charge de la famille de l'éducation en matière d'infrastructures et l'amélioration de la vie scolaire ne sont que de «fausses allégations». Pour étayer leurs dires, ces derniers évoquent les conditions d'organisation du concours professionnel qui a eu lieu le 22 août dernier marqué par l'exclusion de plusieurs postulants, faute du statut particulier du personnel de l'éducation. Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte) et le Syndicat national du personnel de l'administration publique (Snapap), l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), appellent le ministère de l'Education à l'accélération de la préparation du nouveau document dont les travaux ont débuté au mois de mars 2015. Selon les syndicats, la rentrée scolaire sera marquée par un déficit dans les postes de conseillers d'éducation, de directeurs des études et de proviseurs de lycées et ceci est dû à leur classement injuste par rapport aux autres corps de l'éducation. Outre cette problématique, la surcharge des classes, l'absence des enseignants dans certaines classes. Le ministère de l'Education indique que ce phénomène éternel de la surcharge des classes est dû essentiellement à la hausse démographique, mais pour les syndicats de l'éducation, le problème est ailleurs et le retard enregistré dans la réalisation des établissements scolaires dont certains projets dataient de 2006 et qui ne sont pas recevables jusqu'au jour d'aujourd'hui est à l'origine de cette situation. La majorité des revendications du personnel de l'éducation concernant l'amélioration des conditions de vie au sein des établissements scolaires ne semble pas avoir été prise en charge par le ministère de l'Education qui, pourtant, a rassuré les partenaires sociaux que tous les moyens ont été mobilisés pour la réussite de ce rendez-vous. D'ailleurs, ces derniers comptent revenir à la charge dès la rentrée avec les mêmes plates-formes de revendications dont la majorité des points soulevés est toujours en suspens depuis plusieurs années. La révision du statut particulier du personnel de l'éducation et la suppression de la retraite proportionnelle sont les deux points qui seront remis sur le tapis par les partenaires sociaux de Mme Benghebrit dès la rentrée. Enfin, «l'optimisme» et «l'ambition» de la ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, d'aller vers une rentrée scolaire exceptionnelle au vu des moyens matériels et humains mobilisés par son département pour garantir la réussite de ce rendez-vous, se heurtent à la réalité du terrain. Selon les syndicats de l'éducation, toutes les conditions sont réunies pour l'explosion sociale, dès la rentrée.