Terrible coup pour l'armée tunisienne Après une accalmie de quelques mois, les accrochages armés entre les terroristes et les forces de sécurité ont repris de plus belle hier. Ainsi, trois soldats tunisiens ont été tués hier matin dans une explosion provoquée par des «éléments terroristes» au mont Sammama (Centre-Ouest), dans le gouvernorat Kasserine, à une quarantaine de kilomèttres de la frontière algérienne, considéré comme un des principaux maquis jihadistes du pays, a indiqué le porte-paroloe du ministère de la Défence Belhassen Oueslati. «Des éléments terroristes ont attaqué, à l'aide d'une importante quantité d'explosifs, une patrouille militaire qui assurait la sécurité d'ouvriers de chantier», a déclaré à la radio Mosaïque FM, M.Oueslati. L'explosion a fait parmi les soldats «trois martyrs ainsi que sept blessés», a-t-il ajouté, précisant que les ouvriers - qui travaillaient au goudronnage d'une route - avaient été évacués «sains et saufs». «Nous sommes sûrs que nos forces ont atteint mortellement deux terroristes», a encore relevé Belhassen Oueslati, notant toutefois que les corps avaient été emportés. A noter que les monts Chaâmbi et Sammama restent les principaux lieux où sont retranchés les jihadistes, notamment de la katibet Okba Ibn Nafaâ, dirigée par Abou Lyadh.Selon le porte-parole du ministère de la Défense, Belhassen Oueslati, les militaires effectuaient des travaux d'asphaltage à Jebel Sammama, avant qu'un groupe terroriste dont le nombre n'a pas été déterminé ne s'embusque dans un tir nourri. Selon Oueslati, qui est intervenu sur la chaîne de télévision Watanya, deux terroristes au moins ont été blessés et une valise contenant des explosifs a été saisie.Selon la même source, le groupe terroriste a utilisé des lance-roquettes RPG, des fusils-mitrailleurs et des grenades.Au moment où nous mettons sous presse, les accrochages entre les militaires et les terroristes se poursuivaient, indique la même source. Sains et saufs, les employés de la société d'asphaltage ont vite été évacués. Une autre source concordante a révélé que les explosions s'étaient produites «au passage d'un véhicule militaire, lors d'une opération de ratissage dans la région de Douar Ben Njeh», près de Kasserine. Le nouveau Premier ministre a pris officiellement ses fonctions hier, après une passation de pouvoir avec l'ex-Premier ministre Habib Essid prévue à 11h du matin. Si les terroristes ont choisi cette date et dans la matinée même où la passation de consignes entre Essid, sortant et Chahed au palais présidentiel de Carthage, est-ce forfait ou bien simplement un défi lancé par les terroristes à Youcef Chahed qui a fait du plan sécuritaire l'une de ses priorités? La question reste posée mais il est sûr que le nouveau Premier ministre aura du pain sur la planche pour arriver à relever son défi. Les observateurs les plus avertis estiment, en tout cas, que la Tunisie n'est pas près de connaître une stabilité sur le plan sécuritaire avant cinq ans, preuve en est, des défis ont été relevés par certains de ses prédécesseurs, sans que cela ne change le cours des choses. «La situation est compliquée mais nous sommes optimistes. Nous allons assumer nos responsabilités. Soyez tranquilles pour la Tunisie et son avenir», a répondu hier Youcef Chahed à Habib Essid lors de sa prise de parole à Dar Dhiaf de Carthage au terme de la passation de consignes. Sur le volet sécuritaire, Youssef Chahed n'a pas opéré de changement à la tête de l'Intérieur et la Défense. Pour lui et ceux qui l'ont imposé, les deux ministères «ont joué un rôle important dans l'accalmie actuelle». Les forces de sécurité et l'armée traquent les groupes extrémistes armés retranchés dans les zones montagneuses, notamment aux monts Chaâmbi et Sammama, considérés comme les principaux repaires jihadistes, notamment de la phalange Okba Ibn Nafaâ, groupe lié à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Fin juillet, un militaire était déjà mort dans l'explosion d'une mine dans le centre-ouest de la Tunisie. Quelques jours auparavant, deux jihadistes présumés avaient été abattus lors d'opérations de ratissage près de Jendouba (nord-ouest).